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profict, de faire germer à bon grain dans noz âmes pour en produire le
fruict salutaire à ceulx qui nous sont soumis.
     « Monsieur, sy nous avons été remplis d'allégresse à la venue de la
Court, à la venue de ceste grande lumière de ce second soleil nous avons
maintenant aultant de regrets, nous pourtons aultant de dueil de nous en
veoir privez, de nous reveoir aux premières ténèbres (mais le regret) ceste
douleur est d'aultant plus grande et laquelle nous sentons au plus profond
de noz âmes, que nous avons recogneu que vous Monsieur et Messieurs de
la Court emportez une impression de nous préjudiciable à nostre réputa-
tion ; sy cela est et sy nous avons donné quelque occasion au bruit et aux
rapports nous vous supplions très humblement l'esfacer de vostre mémoire
et considérer qu'il est bien difficile aux hommes de tenir le pied ferme sur
le penchant glacé de la coulante habitude à laquelle la corruption de la
nature et du siècle nous tient obligés, qu'il est impossible aux juges de plaire
à tous, estant leurs actions en butte et en visé à un chascun qui les inter-
prète selon son sens.
     « Pour le moings, nous vous supplions prendre ceste créance de nous
que si en quelque partie de nostre corps il y a quelque ulcère, que l'âme
qui l'anime, que l'esprit qui le vivifie est fort sain, que nous avons tous en
général une constante et perpétuelle volunté de rendre la justice à ceux à
qui nous la debvons, que noz deportementz à l'advenir rendront preuve
certaine de nos intentions. Nous vous offrons doncques, Monsieur, toutes
noz voluntés, tous noz désirs, tous noz vœux comme un marbre poly prest à
recepvoir la marque des commandementz du Roy, des arretz de la Court,
et ce qu'il vous plaira nous ordonner pour vostre service particullier auquel
nous nous employrons avec le zèle, l'ardeur, l'honneur et le respect que
nous vous debvons ».

                                       m

     Les documents relatifs à la session des Grands jours de Lyon qui
viennent d'être publiés permettent de se rendre compte de l'importance
de cet événement judiciaire. Supérieure en effet à toutes les autres commis-