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      — Suit l'énumération de tous les ustensiles de la maison qui avaient été mobilisés
de ceux qui avaient été empruntés ou loués et leur répartition dans divers endroits de
la maison, tous soigneusement indiqués, sans oublier les plus prosaïques.
      Vient ensuite la liste des rafraîchissements qui furent passés dans la soirée pour
les cinquante-deux invités et les huit musiciens :
      i litre sirop capillaire.
      2 litres sirop de vinaigre.
      3 litres sirop d'orgeat.

     6 litres à 2 fr. 40. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .            14 40
     2 litres de punch à 3 francs . . . . . . . . . . . . . . . . .             6 »
     4 bouteilles de Bordeaux à 3 francs. . . . . . . . . . . . . .            12 »
     Sirop capillaire, sirop de vinaigre, évidemment de nos jours on hésiterait un peu
à offrir des choses aussi délicates. Les invités furent du reste de cet avis ; notre bon
bourgeois, homme méticuleux et ordonné qui a dressé le bilan de ses largesses, a eu
soin de le noter : le sirop capillaire eut vraiment très peu de succès, il en resta trois
quarts de litre sur un litre, c'est évidemment beaucoup. Le vinaigre plut davantage, il
n'en resta qu'un demi-litre sur deux litres, c'était déjà mieux, et l'on devait avoir soif.
      Quant aux trois litres d'orgeat, les invités (ils étaient cinquante-deux) n'en ont
point laissé, pas plus d'ailleurs que du punch ! Quels gourmands ! — Quant au Bor-
deaux, il est à remplacer par du vin chaud, ajoute notre amphytrion.
     — Pendant qu'on versait avec largesse ces boissons hygiéniques, accompagnées
sans doute de beaucoup d'eau, on faisait circuler de copieuses assiettes où se trou-
vaient réparties 150 pâtisseries à o fr. 05 = 7 fr. 50, dont le détail n'est pas parvenu
jusqu'à nous. A cet endroit du registre, une note laconique et non, semble-t-il, sans
amertume : « Tout mangé » (150 petits gâteaux pour 60 personnes en une nuit, ce
n'est peut-être pas surprenant).
     — Mais la pièce principale de la soirée, le clou, si j'ose m'exprimer ainsi, c'était le
souper. Au milieu de la nuit, la musique s'arrêta et tous les invités furent conviés à
s'asseoir autour d'une table en fer à cheval dans la salle à manger, et d'une table dans
la chambre. Malheureusement, ces tables furent un peu trop petites puisque nous
apprenons par une note que six personnes durent rester debout (ce furent sans doute
les musiciens, cela les reposait d'ailleurs d'être restés longtemps assis).
     Voici ce qu'on servit et ce qui est resté :
     2 brochets (14 livres 1/ 4 à 1 fr. 65, soit 23 fr. 50. — Rien de reste).
     — On ne manquait pas d'appétit en 1833.
     6 livres jambon découpé à 1 fr. 50,9 francs.
     « Il y en a de reste beaucoup de morceaux ». Il était peut-être un peu dur, et le
brochet était déjà passé.
      11 livres % galantine à 2 francs, 23 francs, — (2 livres de reste).