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— 16 — quelques-unes des idées qui ont fait la gloire de Jean-Jacques Rousseau et sa socialisation de l'éducation de l'enfance risquerait de paraître trop avancée même aux plus farouches de nos socialistes. Ce projet d'organisation de l'enseignement, quelque séduisant qu'il paraisse au pre- mier abord, semble, à la réflexion, rentrer dans le genre de ces contes philo- sophiques et paradoxaux si fort à la mode à cette époque. Le projet de tontine au bénéfice des hôpitaux que messire Antoine Lacroix présenta à l'académie est plus curieux encore et plus aussi du domaine de la pure imagination. Depuis 1764, l'abbé Lacroix s'occupait de statistique et présentait à l'académie dont il s'honorait de faire partie, des séries d'observations sur les naissances et sur les morts dans la ville de Lyon. Les premières règles des tables de mortalité venaient d'être établies et la curiosité, l'imagination du brave chanoine y avaient découvert des horizons nouveaux. Notre grand Hôtel-Dieu se trouvait à ce moment dans une situation financière des plus précaires et chacun s'ingéniait à trouver un moyen propre à relever les finances de notre grand établissement de charité. S'appuyant sur les données des tables de mortalité de Parcieux qui venaient d'être publiées, messire Antoine Lacroix eut l'idée d'une tontine au bénéfice de l'Hôtel-Dieu. Dans son projet, il demandait qu'il fut versé dans les caisses de l'Hôtel- Dieu une somme de mille francs à chaque naissance d'enfant. Ce dépôt n'aurait porté aucun intérêt pendant vingt ans et aurait appartenu en toute propriété à l'hôpital si l'enfant était mort avant cet âge, mais, s'il l'avait atteint, il devait recevoir, sa vie durant, par les soins de l'Hôtel-Dieu, une rente de mille francs égale au capital versé. Le bon chanoine résolvait à la fois la question de la crise financière de nos hôpitaux et celle plus intéres- sante encore de l'extinction du paupérisme. Certes, le taux de la mortalité était excessif chez les nourrissons lyonnais à cette époque. Nous relevons en effet, dans un mémoire de 1788, que, sur six mille enfants venant au monde, il en mourait quatre mille en nourrice. La moyenne de la vie était aussi plus basse qu'aujourd'hui, néanmoins, on ne saurait prendre au sérieux le projet de messire Lacroix. Cependant il prétendait faire réaliser, grâce Ã