page suivante »
40 RECHERCHES SDR JEAN GROLIER.
gneurs de Servières, représentés par le marquis de Grollier,
ont abandonné leur patrie pour se fixer dans !a Touraine et
le Beauvoisis. Leur nom n'est plus rappelé a Lyon que par
une petite place, qui s'ouvre sur le quai de la Charité. Chose
presque humiliante a dire — ce n'est point Jean Grolier îe
bibliophile qui fut, comme on devrait s'y attendre, le patron
de cette humble place, ni même l'ingénieur mécanicien, ni
le seigneur du Soleil, mais un arrière-neveu, Grolier il est
yrai, mais surtout « l'un des plus forts actionnaires » de la
compagnie Perrache. Sur les immenses terrains qui lui
avaient été concédés a la fin du siècle dernier, cette compa-
gnie réserva ces quelques toises et les baptisa en l'honneur
de l'un de ses principaux bailleurs de fonds (1).
Trois cents ans nous séparent de la mort de Jean Grolier,
qui eut lieu à Paris, le 22 octobre 1565, dans la maison qu'il
s'était fait construire, appelée Y Hôtel de Lyon, près la porte
de Buci. Il fut enterré à Saint-Germain-des-Prés, mais sa
tombe et son effigie, que les recherches persévérantes de
M. Le Roux de Lincy n'ont pu faire retrouver nulle part,
ont disparu depuis longtemps. Rafraîchie par le travail ré-
cent dont ces lignes retracent les principaux traits, malgré
quelques éclipses passagères, la mémoire de Jean Grolier
n'avait jamais cessé d'être en honneur parmi les érudits, les
savants et les amis des lettres. Le trésorier de France n'a
rien écrit pourtant, à peine a-t-on de lui quelques lettres
françaises et latines, bagage assez mince au point de vue
d'azur. Dans la grande planche coloriée représentant l'entrée de Louis XIII
et d'Anne d'Autriche à Lyon (1622), reproduite en fac-similé en 1841,
on voit Nicolas Grolier, seigneur du Soleil, capitaine de la ville, en jus-
taucorps blanc, galonné d'or, monté sur un cheval blanc et bleu, marchant
en tête du cortège, ayant à sa gauche le sergenl-major de la ville, Raymond
Séverat.
(1) Cochard, Guide à Lyon, 1826, in-12.