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RECHERCHES SUR JEAN GROLIER. 448 bien la chercher où nous l'avons trouvée, et nous nous sommes peut-être trop laissé aller, dans ce simple compte- rendu, à l'attrait qu'elle nous offrait. Les dernières pages de la Vie de Grolier sont consacrées à la comparaison curieuse et instructive des prix qu'à diver- ses époques ont atteint les exemplaires provenant de sa bibliothèque. Ces prix, depuis la vente officielle de 1676, ont singulièrement varié. Trois à quatre livres françaises, bien rarement quinze 'a vingt, tel fut le prix moyen des Grolier pendant la fin du XVIIe siècle, le commencement et la fin du XVIIIe. En 1789, a la vente Soubise, les prix com- mencent-a s'élever, par suite de la concurrence anglaise, qui, en 1815, payait le Geiler, Navicula sive spéculum (atuorum, 1,131 fr.; quinze ans plus tard> a la Renaissance de 1830, le prix d'un Grolier, en condition ordinaire, s'élève de ! 50 ou 200 fr. à 500 et même à 600 fr.; de 1845 à 1854, ce prix est porté a 1,000 ou 1,200 fr. Ce dernier chiffre est maintenant dépassé, et les prix croissants de quelques exemplaires hors ligne ont atteint « les proportions formi- dables » auxquelles les amateurs sont arrivés aujourd'hui. La consécration du mérite de ces livres par les ventes Re- nouard., Coste, Libri, Solar, Double, a contribué a en exa- gérer les prix. A la première de ces ventes, en 1859, le Machiavel, Libro dell' arte délia guerra, Aide, 1540, très- bel exemplaire in-8°, relié en maroquin citron, dont les ornements, bien conservés, sont d'une exécution très-remar- quable, provenant de « laBalesdane, » payé 625fr. à la vente Cailhavaen 1842, fut vendu 3,750 n\ et baissa de 100 fr. à la vente Double, quatre ans plus tard. VHèliodore, au con- traire (Libri), a vu son prix hausser à 3,505 fr. (Double) dans le même intervalle. On cite encore le Bosso, payé 3,000 Ir. par le duc d'Aumale à la vente Solar, en 1860, et le Firgile des Aide, qui, payé 1,905 fr. à la même vente, atteignit le