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PEINTURES MURALES. 125 neur, il faut renoncer aux succès du moment et rompre avec cet art sensuel qui, hélas ! de nos jours, mène plus facilement à la fortune. Comme de grands peintres des siècles passés, il faudra s'enfermer dans une église, y travailler quelquefois tout une vie, et, à ce prix, l'artiste pourra exercer un apostolat qui seconde celui du prêtre, car, nous le reconnaissons, l'art chrétien est un véritable sacerdoce. Nous nous sommes permis ces considérations prélimi- naires à propos des peintures murales exécutées dans la chapelle de la maison mère de Saint-Joseph à Lyon. On en doit l'initiative intelligente à la Révérende Mère Tézenas du Montcel, en religion sœur du Sacré-Cœur. Tandis que sa famille spirituelle assistait en larmes à ses funérailles, le sanctuaire qui recevait sa dépouille mortelle parlait bien haut de sa foi et de son amour pour la splendeur du lieu saint. C'est M. Bresson, l'un de nos plus habiles architectes lyonnais, qui a dirigé les travaux; autant il a réussi dans les constructions dont il a été le maître, autant, il a été habile ici à tirer parti de dispositions préexistantes qui présentaient plus d'une difficulté" à vaincre. La chapelle n'est pas isolée, mais bien enclavée dans le bâtiment principal, dont elle occupe une aile, et, du de- hors, c'est à peine si on la devine à la forme cintrée des fenêtres qui l'éclairent- au levant. Mais, en pénétrant à l'intérieur, on est tout surpris de se trouver dans une espèce de petite basilique romane. Deux files de colonnes élégantes, couronnées de beaux chapiteaux à motifs variés, séparent l'édifice en trois nefs : les collatéraux sont surmontés de tribunes qui font le tour de la nef principale ; elles s'ouvrent sur cette der- nière par des arceaux à plein cintre d'un charmant profil, que supportent de jolies eolonnettes accouplées. Ce vaste vaisseau présente un aspect svelte et dégagé ; c'est l'éléva- tion gothique dans une charpente romane. Le goût sévère