Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                  LE CHATEAU DU PERRON.                 373

 ques années. Cette opinion , il est vrai, ne saurait être
justifiée par aucun titre conservé ; mais, assez générale-
ment, les monuments qui ne sont point une copie trom-
peuse d'une époque passée, une imitation d'un style, don-
nent eux-mêmes, par le caractère de leur architecture,
la date de leur construction. Je crois donc être fondé à
dire que la réédification partielle du Perron et particu-
lièrement la construction du portique donnant sur la
cour d'honneur et qui constitue l'une des parties remar-
quables du château, datent du XVIe siècle.
   Dans une vaste salle que l'on désignait sous le nom
de salle d'hiver, ouvrant sur le chemin public d'un côté
et de l'autre sur la cour centrale, se voit encore une fort
belle cheminée appartenant à l'époque de la Renaissance.
    Comme œuvre d'art, elle doit être classée parmi celles
si remarquables et si rares que nous retrouvons dans
quelques habitations lyonnaises et qui purent, grâce à
l'intelligence et au bon goût de leurs propriétaires, échap-
per jusqu'à ce jour aux coups des spéculateurs avides et
des démolisseurs ignorants.
    Deux colonnes de l'ordre dorique supportent un man-
teau orné, dans toute sa longueur, de ces charmantes
moulures aux profils élégants comme seuls les artistes
de la Renaissance en produisirent et dont les deux extré-
mités portent les armes de la famille de Gondy. La hotte
est en pierre de taille; elle s'élève jusqu'au plafond et sa
partie centrale est occupée par un arc à plein cintre au
centre duquel se voit un cartouche renfermant jadis des
armoiries détruites, mais qui, se trouvant placées dans
la partie la plus honorable de ce petit édifice, durent être
celles des maîtres qui relevèrent de ses ruines le château
du Perron. Gondy portait : D'or, à deux masses d'armes
en sautoir de sable, liées de gueules.