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440 MOSAÃQ0ES. uniques couleurs employées. Le fond est blanc; les figures s'y dessinent eu noir, et quoique sans demi-teintes, sont exprimées avec beaucoup de vérité. Ce tableau représente la mer et ses nombreux habitants. Au milieu se voit une tête d'un étonnant caractère de grandeur et de majesté. Une chevelure abondante, une barbe plus abondante en- core l'entourent de leurs touffes imitant des flots. Dès pinces de homard partent du front au-dessus duquel elles s'élèvent en forme de «croissant, et des pattes da même crustacée dépassent à droite et à gauche les mèches de cheveux et de barbe qui s'écartent des tempes et des joues ; c'est la tête de l'Océan. M. Delorme, faisant dans sa No- tice sur le musée de Vienne la description d'une mosaïque découverte en 1827 au quartier Saint-Martin, au milieu dé laquelle est représentée dans un médaillon une tête presque en tout semblable à celle-ci, la désigne sous le nom de tête de l'Océan. L'espace tout autour, qui est censé figurer lé vaste empire, est rempli par des poissons qui semblent nager. J'ai cru reconnaître le thon, la dorade, le chien de mer, l'esturgeon, la langouste ; on y voit aussi un polype, des conques , des clovisses et d'autres coquillages. A chacun des quatre angles du tableau bondit un dauphin sur lequel chevauche un enfant ailé, manière affectionnée par les anciens de représenter la navigation. Ces figures de dauphins montés par des génies qui ont peine à les domp- ter avec le frein sont très-remarquables de mouvement. La mosaïque, dont cette bande n'était, je crois, que là bordure,devait avoir une étendue considérable. En la sup- posant d'un tiers plus longue que large, elle aurait atteint la longueur de vingt et un mètres. La salle qu'elle déco- rait avait ses murs, à en juger par un pan non détruit sur le côté droit du rectangle qu'elle formait, tapissés de pla- cages de marbre. On y pénétrait par trois portes au cou-