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uniques couleurs employées. Le fond est blanc; les figures
s'y dessinent eu noir, et quoique sans demi-teintes, sont
exprimées avec beaucoup de vérité. Ce tableau représente
la mer et ses nombreux habitants. Au milieu se voit une
tête d'un étonnant caractère de grandeur et de majesté.
Une chevelure abondante, une barbe plus abondante en-
core l'entourent de leurs touffes imitant des flots. Dès
pinces de homard partent du front au-dessus duquel elles
s'élèvent en forme de «croissant, et des pattes da même
crustacée dépassent à droite et à gauche les mèches de
cheveux et de barbe qui s'écartent des tempes et des joues ;
c'est la tête de l'Océan. M. Delorme, faisant dans sa No-
 tice sur le musée de Vienne la description d'une mosaïque
 découverte en 1827 au quartier Saint-Martin, au milieu dé
 laquelle est représentée dans un médaillon une tête presque
 en tout semblable à celle-ci, la désigne sous le nom de tête
 de l'Océan. L'espace tout autour, qui est censé figurer lé
 vaste empire, est rempli par des poissons qui semblent
 nager. J'ai cru reconnaître le thon, la dorade, le chien de
 mer, l'esturgeon, la langouste ; on y voit aussi un polype,
 des conques , des clovisses et d'autres coquillages. A
 chacun des quatre angles du tableau bondit un dauphin
  sur lequel chevauche un enfant ailé, manière affectionnée
 par les anciens de représenter la navigation. Ces figures de
 dauphins montés par des génies qui ont peine à les domp-
 ter avec le frein sont très-remarquables de mouvement.
   La mosaïque, dont cette bande n'était, je crois, que là
bordure,devait avoir une étendue considérable. En la sup-
posant d'un tiers plus longue que large, elle aurait atteint
la longueur de vingt et un mètres. La salle qu'elle déco-
rait avait ses murs, à en juger par un pan non détruit sur
le côté droit du rectangle qu'elle formait, tapissés de pla-
cages de marbre. On y pénétrait par trois portes au cou-