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LE CHATEAU DU PERRON. 441
Il avait épousé Claudine-Catherine de Clermont, baronne
de Retz, héritière de la branche de Dampierre, veuve de
Jean d'Annebaut, dont le père fut ce maréchal d'Anne-
baut qui était bègue et que la reine Marguerite, dans ses
curieux mémoires, appelle un mari fâcheux.
Mme de Clermont de Dampierre était d'une beauté rare;
elle avait beaucoup d'esprit et se distinguait surtout par
l'étendue de ses connaissances. Ce fut elle qui répondit
en latin (1), pour la reine Catherine de Médicis, aux am-
bassadeurs polonais apportant en France et présentant
au duc d'Anjou le décret qui l'appelait à s'asseoir sur le
trône de Pologne.
Placé près des princes par la reine après la mort du
duc de Guise, Albert de Gondy, suivant quelques histo-
riens du temps, fut tout dévoué à cette illustre princesse.
Gaspard de Tavannes, parlant dans ses mémoires des in-
trigues de la cour s'exprime ainsi :
« La reyne hors de crainte par la mort de M. de
« Guyse se glisse à Ventier gouvernement. Elle crée
•« des serviteurs proche ses enfants, afin qu'ils ne dè-
« pendissent que d'elle et ne fussent affectionnez aux
« deux grandes maisons de Guyse et de Montmorency.
" C'est l'advénement du comte de Retz (Albert de
« Gondy), d'Acier [Jacques de Crussol, baron d'Acier,
« depuis ducd'Uzès), de Lausac (Louis de Saint-Gelais
« dit de Lêsignenoude Lésignan, seigneur de Lausac),
" de Villequiers, baron de Clervaux, La Bourdaizière
« et autres personnages. »
P a r son mariage avec la veuve de Jean d'Annebaut,
Albert de Gondy avait reçu le titre de comte et plus tard
(1) Voyez Cochard.