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               ARCHIVES JUDICIAIRES DE LYON.             431

Les premiers venus avaient pu cependant s'en rendre
adjudicataires. C'est à cet usage qu'il faut attribuer la
perte d'une grande partie des actes notariés. Les petites
affiches lyonnaises du xvue et du xvin" siècles sont plei-
nes d'avis au sujet de minutes dont on recherchait les
détenteurs. La possession de ces titres était pour les
particuliers une source de profits. Le notaire qui au-
thentiquait l'expédition n'avait droit qu'à un faible émo-
lument. Il y avait là deux abus considérables : les sacri-
fices qu'imposait la cupidité du possesseur d'un protocole
et Se droit absolu de propriété d'un individu sur des actes
intéressant le public.
   Depuis longtemps la Chambre des notaires de Lyon a
cherché à recueillir dans les archives de la corporation
tous les anciens protocoles. L'exécution de celte mesure
a bien tout d'abord rencontré d'assez vives résistances,
mais elle a fini par produire de très-heureux résultats.
Une table par ordre alphabétique des noms des notaires
dont les minutes existent, avec indication des années de
leur exercice, a été dressée par M. Darmès et publiée en
1846, aux frais de la compagnie. L'état d'abandon dans
lequel plusieurs officiers ministériels laissent les actes de
 leurs prédécesseurs a fait songer, il y a quelques années,
à imposer le versement aux archives départementales des
 minutes antérieures à 4790. Cette prétention du gouver-
nement ne devait atteindre sans doute que les détenteurs
 négligents, assez peu soucieux des intérêts des citoyens
 pour laisser se perdre des titres dont ils sont avant tout
 responsables. Il faut bien reconnaître, toutefois, qu'elle
 n'était pas légale, car le titre III de la loi du 29 septem-
 bre 1791 a instiiué les notaires publics seuls dépositaires