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REVUE DU LYONNAIS' POESIE. A LA BRETAGNE « t3SJ| Potius mort quamfœdari 1 Ç N ; * .^Bî^/ Tu ne me connais pas, chère et sainte Armorique ; D'un moins noble pays je suis le barde obscur ; Je n'ai jamais encor respiré ton air pur Et courbé mes genoux sur ton sol héroïque. ' (i) Nous sommes si désireux de la collaboration de notre cher poète M. Victor de Laprade, que, faute de vers inédits, nous em- pruntons une pièce de poésie à la Revue de Bretagne. Nous l'ac- compagnons des compliments et des protestations bienveillantes de M. de La Borderie, mais nous protestons à notre tour contre la pensée du poète qui, pour tous les sentiments d'honneur, met le Fore^ au-dessous de la Bretagne, et nous le félicitons quand même d'être notre compatriote et d'être néForé^ien. A. V. (2) Jadis, quand un hâte illustre venait visiter un toit modeste, la maison entière était en fête, La façade cachait sa pierre sous la feuillée, le portail se changeait en voûte de fleurs, chaque fenêtre souriante avait sa guirlande et sa banderole. Tous les bras étaient tendus, toutes les mains applaudissaient, toutes les bouches saluaient de leurs cris joyeux le nouvel ami qui s'avançait, apportant à la famille un nouvel honneur, une nouvelle force, une nouvelle date mémorable à inscrire dans ses annales. Tel était l'antique usage : s'il subsistait encore, la Revue de Bretagne, aujourd'hui, devrait se pavoiser du haut en bas. Car aujourd'hui, c'est la grande, lafière et forte Poésie qui daigne lui rendre visite; bien plus, c'est un homme de cœur, un poète aussi haut par le caractère que par le talent, qui choisit de préférence