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460                   LA REVUE LYONNAISE
  M. de la Chapelle. L'histoire de la législation judiciaire de la
  France, depuis 1790, mais surtout pendant la période révolution-
  naire, et l'application particulière de cette législation à notre ré-
  gion, voilà ce que je m'étais promis de lire. Et en effet l'ouvrage
 est intitulé : Histoire judiciaire de Lyon et du département
 de Rhône-et-Loire et du Rhône depuis 1790. Hélas ! cette
 qualification est trompeuse ; la seule exacte se trouve dans le
 sous-titre suivant : Documents relatifs aux tribunaux de
 district, de département et d'arrondissement. En effet, il n'y
 a là que des documents pour l'histoire, il n'y a pas d'histoire; il
 n'y a même pas que des documents d'histoire judiciaire, comme
 on pourrait le croire. On ne peut vraiment citer, à ce dernier ti-
 tre, que les actes législatifs, faciles du reste à trouver partout
 ailleurs, qui ont constitué les nouveaux tribunaux, les procès-
 verbaux d'élection et d'installation des juges, les inventaires
 des greffes des anciennes juridictions, l'énumération du personnel
 judiciaire, le récit des pérégrinations du malheureux tribunal du
 district delà campagne de Lyon, siégeant un jour à Lyon, un
 autre àSaint-Genis Laval (en ce temps -là Genis-le-Patriote), en-
 fin l'exposé d'un intérêt strictement documentaire et chronologique
 de l'organisation des tribunaux des autres districts. Ce n'était pas
 assurément là une histoire à écrire, et il sera toujours assez facile
 de retrouver les éléments dont elle se compose. M. delà Chapelle
 l'a si bien compris qu'il ne lui a fait dans son livre qu'une place
 tout à fait secondaire, la seule à laquelle elle ait droit, et qu'il a
réservé presque toute son attention aux événements qui ont été le
prologue ou la conséquence du siège de Lyon par l'armée conven-
tionnelle. Je conçois et j'approuve ces digressions apparentes, quand
je vois des hommes comme Chalier, comme Dodieu, comme Hidens,
pour ne citer que les principaux, investis de fonctions judiciaires ;
leur biographie appartient et à l'histoire générale de la révolution
 et à celle du tribunal dont ils ont fait partie. Seulement il y avait,
 à leur sujet, mieux à faire que ce qu'a fait M. de la Chapelle. S'il
est, en effet, un phénomène étrange et qui mérite une étude ap-
profondie, c'est celui que nous présentent ces hommes, tenus par
leur profession à s'écarter des querelles de partis, et qui pourtant
dénoncent, poursuivent, condamnent leurs concitoyens, ameutent