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128                         LA REVUE LYONNAISE
porte « qu'il commirent tant d'horreurs dans le sanctuaire de Dieu
que les démons eux-mêmes en auraient frémi et n'auraient osé Je
faire. »




  Mais lés protestants ' bornèrent leurs excès à un pillage. La
Révolution de 1793 voulut faire davantage : elle s'empara de l'église,
du monastère et de ses biens ; le tout fut mis en vente. Mais il se
rencontra à Cluny (chose bien rare alors) une administration inu-

    ^ Les protestants dévastèrent aussi la riche bibliothèque du monastère. Théodore
de Bèze, un des leurs, raconte ainsi ce fait douloureux: « La librairie, dit-il, où il
resloit encore grand nombre d'anciens livres écrits à la main, fut du tout détruite, et
les livres, partie rompus, partie emportés en pièces, de sorte que tout le trésor en
l'ut perdu par l'insolence et ignorance des gens de guerre disant que détalent tous
livres de messe. » Il nous reste encore des inventaires de cette Ubrahie de 1304 et 1382
et un autre de 1160 publié par M.Léopold Delisle, directeur'de la Bibliothèque natio-
nale, dans le Cabinet des Manuscrits, tome II, p. 458. Une douzaine de manuscrits
de Cluny se trouvent encore à la Bibliothèque nationale, avec un grand nombre d'an-
ciennes chartes originales et des milliers de copies faites à la fin du xvm e siècle par
Lambert de Barive dans le chartrier de Cluny. — J'en parlerai plus loin.