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280 LA REVUE LYONNAISE Coast, ce dernier n'ayant pas su gagner la confiance entière de ses compatriotes. Quelques officiers l'accusaient d'avoir cherché la guerre, d'autres désavouaient ses actes comme peu énergiques et protestaient contre son incompétence en matière d'art militaire, — incompétence assez naturelle du reste et qu'on pouvait pré- voir, puisque le gouverneur était médecin. Sir Samuel Rowe est, de l'avis général, un homme énergique, mais auquel manque une connaissance suffisante du pays où il e.-t appelé à opérer. 11 a laissé à Sierra-Leone la réputation d'un soldat intrépide et d'un administrateur consciencieux. Cela suffit- il, au moment d'entrer en lutte avec un peuple fort et barbare décidé à profiter de tous les avantages possibles sans respecter le droit des gens? Avec leslioërs les choses ont pu se régler comme il convient entre gens civilisés; avec les Aschantis l'aventure sera plus sérieuse. Ils n'imiteront certainement pas les paysans du Transvaal qui ont. poussé la magnanimité jusqu'à proposer, le lendemain de leur victoire, un armistice bien plus utile aux sol- dats de la reine qu'à eux-mêmes. Au surplus les Aschantis n'au- ront peut-être pas tort de se garder de cet exemple, car on se sou- vient que pendant la guerre du Transvaal la suspension d'armes fut brusquement rompue par l'attaque peu loyale du général Colley. Si à l'heure qu'il est la guerre anglo-aschantie n'a pas com- mencé, elle commencera bientôt. La saison venue, les Aschantis entreront en campagne, et combattront avec les plus grandes chances de'suecès. Le conflit ne peut plus être évité par l'Angle- terre qu'en acceptant les dures conditions que les Aschantis ne manqueraient pas d'imposer. — On sait quels louables et généreux efforts M. Gladstone a faits pour laisser aux Boërs une large mesure d'indépendance, afin d'éviter les difficultés qui ont éclaté dans le Transvaal; l'annexion a été décidée véritablement malgré lui ; mais cet homme d'Etat, malgré ses idées libérales et pacifiques, sera retenu dans la voie des concessions par le devoir qui s'impose à lui de tout tenter pour relever le prestige des armes anglaises dans les possessions africaines. DR DE V I L L E N E U V E . Meyzieux (Isère).