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              LES S T A L L E S DE LA CATHÉDRALE                   143
dre seulement que les boiseries, après avoir été placées d'abord
dans le chœur de Saint-Jean, en furent enlevées plus tard et ornè-
rent la chapelle de l'ancien grand séminaire situé place Croix-Pa-
quet. « Elles encadraient toute cette chapelle, m'a dit l'un d'eux;
elles étaient magnifiques ; j'ignore ce qu'elles sont devenues. » Il
paraît qu'on céda à la même époque à cette même chapelle toutes
les stalles qui n'avaient pas pu être utilisées dans la cathédrale
pourle grand chœur, où on en avait placé soixante-dix-sept et pour
le choeur d'hiver qui en avait reçu trente- six.
    Mais ces renseignements ne pouvant pas me satisfaire, je pous-
sai plus loin mes investigations, et M. le Supérieur du séminaire
universitaire de Lyon a bien voulu me remettre la note suivante :
    « C'est Mê'r de Charbonnel qui, pendant son économat (1832-
1834), a fait placer dans la chapelle de l'ancien séminaire Saint-
Irénée, situé place Croix-Paquet, la boiserie qui en faisait le plus
bel ornement. Cette boiserie était celle de la cathédrale de
Vienne, avant la Révolution. Elle fut mise en vente à cette épo-
que et achetée par un menuisier de Rive-de-Gier qui espérait
en tirer un bon prix. Il l'avait montée dans un hangar et la mon-
 trait à toutes les personnes qui se présentaient. M. Groboz, cha-
noine de la Primatiale, en fit l'acquisition pour la somme de 7.000
francs, et il voulait la placer dans le chœur de Saint-Jean. Mais
M. le Préfet du Rhône, instruit de ce projet, s'y opposa, prétendant
 que cet acte était condamné par toutes les règles de l'art et du bon
 goût, la cathédrale étant de style gothique, tandis que la boiserie
 datait de la Renaissance. M. Groboz, mécontent du refus qui lui
 était opposé, en fit cadeau au séminaire de Saint-Irénée, pensant
 qae plus tard elle pourrait orner la chapelle du nouveau sémi-
 naire qui était déjà en projet. En attendant, on la déposa sur le pla-
 fond de la chapelle, où elle demeura environ cinq à six ans exposée
 à la poussière et aux vers. Msr de Charbonnel crut qu'en atten-
 dant la construction du nouveau séminaire, elle ferait mieux dans
 la chapelle existante que dans un grenier, il fit donc enlever une
 modeste boiserie de chêne qui garnissait le chœur et dont M. Gâr-
  dette s'empressa de faire cadeau au petit séminaire de Saint-Jodard
  qu'il venait de fonder: c'est ainsi que la boiserie de Saint-Maurice
  fut placée dans la chapelle du séminaire.