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                  LES S T A L L E S DE LA C A T H É D R A L E                       133

 afin de ne pas diviser l'ouvrage. Ces boiseries ont coûté pour le dé-
 montage fait avec précaution, transport, emmagasinage et location
 de trois ans, 800 francs ; l'intérêt de toutes ces sommes sorties de
 notre petit commerce au sol pour livre, monte à 675 francs formant
 un total d'environ 5.200 livres. Vous nous bonifierez, Monsieur,
 de ce que vous jugerez convenable, espérant bien que vous ne vou-
 drez pas moins faire que de nous en donner 6.000 livres, dans l'état
 où nous les avons acquises et ce, prises où elles sont, ou si mieux
 vous aimez, nous nous chargerons de vous les rendre posées dans
votre église, après avoir vu l'emplacement et selon le planque nous
vous en avons communiqué, pour la somme de 12.000 fr. ayant en-
core beaucoup de réparations à y faire, sans les fractures qui, mal-
gré toutes les précautions qu'on pourrait prendre, surviendraient à
la sculpture, aux vivantes et aux onglais, prix auquel lorsque vous
aurez vu l'ouvrage, conviendrez avoir été donné comme pour rien,,
ou que le même ouvrage quia été fait avec économie a coûté 64.000
en donnant à l'entrepreneur les vieilles d'étrennes ; que quant au
payement, on s'arrangera bien pour les époques. Nous sommes,
Monsieur le Maire, avec considération, vos très humbles et affec-
tionnés serviteurs.        Signé: PÉTRÉ GELIN, MARTIN PAUL »

   Après ces daux lettres, M. de Charpieux signa sans retard
avec les propriétaires, le traité par lequel ils remirent à la ville de
Lyon l les boiseries de Cluny, aux prix stipulés dans la corres-
pondance. Ce traité porte la date du 2 prairial an X (mai 1802) et se
trouve dans le dossier auquel j'emprunte ces renseignements. 11 est
à présumer même que le transport de ces boiseries eut lieu peu de
jours après la conclusion du marché. Ce transport fut fait par les
vendeurs et le mémoire qu'ils présentèrent plus tard à M. de
Charpieux, pour être remboursés de leurs avances, fournit d'inté-
 ressants détails.

   l On trouve à la date du 24 floréal an X, dans les registres des délibérations du
conseil municipal de Lyon, le passage suivant, concernant ces stalles : « Le citoyen
maire de l'Ouest fait part au Conseil de l'offre que l'ait le sieur Martin de vendre les
stalles et un parquet ayant servi à l'églis3 de Cluny, pour être placées dans l'égliêe-
cathédrale. Il a observé que ce marché est à très bon compte, puisque le sieur Martin
le céderait pour 6,000 fr., ce qui offrira une économie de frais pour le diocèse. Le
Conseil émet le vœu que le maire de l'Ouest soit autorisé à consommer le marche
dont s'agit. » (Archiv. de la ville).                                   _