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384 LA. R E V U E L Y O N N A I S E pression salutaire qui ressort de la biographie. Envoyé en 1845 à Paris pour se préparer à la carrière du notariat auquel le destinait son père, Faivre, s'imposant un travail de onze heures par jour, sui- vait en même temps les cours de la Faculté de médecine et ceux de la Faculté di droit, Reçu successivement licencié en droit, licencié es sciences naturelles, docteur en médecine, docteur es sciences naturelles, se dévouant en 1849 avec un groupe d'amis au service des malades atteints du choléra, fondateur de la Société de biologie, médecin du bureau de bienfaisance, professeur d'histoire naturelle au collège des Carmes et au collège Stanislas, le jeune savant sut, pendant dix années, grâce à son indomptable force de volonté, suf- fire à un labeur écrasant. Ces études austères ne l'absorbaient pas complètement. L'admi- rable mouvement d'espérance et d'enthousiasme que souleva laré- volution de 1848 eut un retentissement généreux dans cette âme ouverte à toutes les nobles préoccupations ; il fit partie de cette as- sociation déjeunes gens formée pour discuter en commun des ques- tions de philosophie religieuse et d'économie politique, et qui fut connue plus tard sons le nom de Famille 0' Connel. « C'est une heureuse fortune, dit son biographe (et je cite ces paroles, parce que je voudrais, si parva licet... en faire comme une devise dont notre jeune Revue puisse un jour être digne), c'est une heureuse fortune que d'avoir ainsi dans la jeunesse ces aspirations que l'homme positif peut traiter de chimériques, mais que l'homme sensé, dans son âge mûr, considère comme une provision provi- dentielle de sentiments généreux. Assez de désenchantements nous dégoûteront, sur notre chemin, des choses et des hommes. C'est un précieux avantage que d'avoir, au début de de sa carrière, cru au progrès avec une foi robuste et d'avoir espéré soulever le monde. » Pendant son passage au collège Stanislas, Faivre se liait d'ami- tié avec le P. Gratry. Il devenait parfois son collaborateur, lors- que l'illustre oratorien rencontrait sur la route de ses études philosophiques quelques-uns de ces redoutables problèmes qui relèvent à la fois de la psychologie et de la physiologie et sont ins- crits en mystérieux hiéroglyphes sur les bornes obscures de ces deux domaines. Il fit avec lui, à ce sujet, un voyage scientifique en Allemagne.