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      CONSERVATION DE L'ÉNERGIE DANS L'UNIVERS                   307
   Et ces principes immuables ne sont pas seulement les règles les
plus générales des phénomènes qui s'accomplissent sur notre pla-
nète ni même dans notre système solaire, qui n'est qu'un point
dans l'espace : elles sont universelles, elles s'étendent à l'univers
entier.
   Au point de vue expérimental, l'homme en a constaté l'exacti-
tude dans tous les cas qu'il a pu soumettre a son investigation, et
l'analyse mathématique la plus rigoureuse les établit.et les géné-
ralise d'une façon absolue.

                                XII

   J'examinerai enfin rapidement une dernière question. Parmi les
différentes formes sous lesquelles l'énergie se présente à nous, et
sous lesquelles elle reste constante dans toute la nature, en
existe-t-il uue qu'elle paraisse avoir une tendance spéciale à affec-
ter ; y a-t-il une raison pour que l'énergie s'accumule sous Certai-
nes formes plutôt que sous certaines autres? Peut-on prévoir un
état final d'équilibre dans la suite des temps?
   On peut remarquer d'abord que certaines manifestations parais-
sent essentiellement transitoires; ainsi le courant électrique s'é-
puise au fur et à mesure de sa formation ; si son rôle se borne,
par exemple, à échauffer les conducteurs qu'il traverse, il n'a été
qu'un intermédiaire éphémère entre l'énergie potentielle des subs-
tances actives de la pile et la chaleur créée.
   Lorsqu'on cherche à transformer du travail en chaleur, on peut
y réussir d'une façon presque complète, par le frottement, par
exemple; le frottement, du reste, est un acte d'une généralité uni-
verselle : on ne conçoit pas de mouvement des corps sans frottement,
ne fût-ce que contre le milieu, si subtil qu'il soit, dans lequel ils
sont plongés ; le frottement est donc la source d'une production
incessante de chaleur.
   Veut-on, au contraire, retransformer cette chaleur en travail,
la thermodynamique nous apprend que la transformation complète
ne peut être réalisée; dans la machine la plus parfaite même théo-
riquement, une partie delà chaleur dépensée reparaît sous forme
de chaleur non transformée.