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4i8                  LA REVUE LYONNAISE
    Mentionnons en passant : le Livre des mères (1858), qui ne fut
 qu'une spéculation de librairie, une collection des pièces antérieu-
 res, consacrées par Hugo aux enfants. En 1859, par une œuvre
 plus neuve et plus forte il étendit encore son horizon déjà si vaste.
 La première partie de la Légende des siècles, en dépit de certaines
 bizarreries et d'une tendance croissante vers la prolixité, abondait
 en épisodes importants, en tableaux pittoresques, en rencontres
 heureuses. Mais son recueil suivant, très postérieur du reste
 (1865), témoigna d'une infériorité notable dans l'exercice de ses
 rares facultés. Les Chansons des rues et des bois avaient la p r é -
 tention d'être une mosaïque de badinages spirituels et enjoués; le
 public en jugea autrement. Qu'y a-t-il trouvé? Une suite d'énigmes
 et de bouts-rimés dignes de l'hôtel de Rambouillet, des églogues.
 triviales, les tours de force d'un virtuose en fait de rimes. Ne
 forçons pas notre talent: le bon sens l'avait dit avant la Fon-
 taine, et il ne sied pas aux géants de s'amuser avec des hochet s
    Ensuite, tour k tour parurent : l'Année terrible, collection de
 morceaux d'une grande vigueur, inspirés par les sombres réminis-
 cences de la guerre franco-allemande et du siège de Paris; la
 seconde partie de la Légende des siècles, où les beautés ne man-
 quaient pas; l'Art d'être grand-père, où il y avait de jolis détails;
le Pape, fantaisie singulière; la Pitié suprême, amplification
 assez obscure, commencée à la fin de son exil et terminée en Fran-
 ce; Religions et religion, théorie poétique du déisme humani-
 taire ; Y Ane, composé autrefois, où se révèlent non moins nettement
 des tendances idéalistes, mais où, par un paradoxe outré, toutes
les études, toutes les sciences, toutes les philosophies de ce monde
sont durement bafouées. Ces différents ouvrages n'ont fait
qu'accuser, d'étape en étape, le mouvement, chaque jour plus mar-
qué, qui poussait l'auteur vers l'étrangeté et vers l'enflure. Celui
qu'il publia récemment, les Quatre vents de l'Esprit, comprenant
deux volumes et quatre sections, datait en partie de 1857. On y
distingue : le Livre épique, consacré à la Révolution française ;.
le Livre lyrique; le Livre satirique ; enfin le Livre dramatique,
formé lui-même d'une comédie en un acte (Margarita) et d'un
drame en deux actes (Esca), qui, réunis, se nomment les deux
Trouvailles de Gallus. Malheureusement cette publication tomba