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452 LA REVUE LYONNAISE La forte du couvent des dominicains est terreuse et désagréa ble; le dessin en est mou, mais, en somme, assez correct. M'ne SALLES-WAGNER. — Si nous n'avions pour nous apprendre^ résurrection de la fille de Jaïre que le tableau de Mme Salles- Wagner, je crois que nous serions mal informés. La jeune personne qui nous y est montrée, habillée à l'instar de la fiancée d'Oros- mane, paraît improviser comme Corinne ou déclamer comme MUe Rachel; mais rien dans sa physionomie, dans son geste, ne nous traduit la surprise, le bonheur du retour à la vie. Derrière elle un personnage, d'une ébauche absolument indécise, semble dormir la tête appuyée sur la main, tandis qu'à un plan plus éloigné on en voit un autre sensiblement mieux indiqué. Dans la Gitane hongroise, dont la pose "est toute gracieuse, Mme Salles-Wagner a une couleur aussi peu agréable que dans la Fille de Jaïre après sa résurrection. M. PAYEN. — M. Payen s'est évidemment inspiré des peintres du commmencent de la Renaissance pour sa grande composition la Vierge, saint Biaise et sainte Madeleine. Les trois personnages se détachent sur un fond de paysage dont la perspective enfantine rentre bien dans le style archaïque. La Vierge, assise sur un trône de marbre, tient sur ses genoux le divin Bambino. Au pied du trône sont deux anges ; l'un joue de la guitare, dans une posture qui ne marque pas assez de recueillement. A droite est saint Biaise, à gauche sainte Madeleine. La pécheresse est ce que j'aime le mieux dans ce tableau qui a vraiment le caractère religieux, mais où, comme dans tout pastiche, la personnalité fait complètement défaut. M. SAUNIER. — Ici l'on danse, de M. Saunier, nous montre le peuple se réjouissant sur les ruines de la Bastille. Il y a du mouve- ment, il y a de l'entrain dans tout ce monde qui se trémousse à l'envi. Peut-être le cielne répond-il pas suffisamment à la gaieté de la scène. J'avoue que je ne suis pas ennemi d'une certaine con- vention; j'aime assez que tout concoure à l'harmonie de l'ensemble. M. Saunier ne m'en voudra pas si je constate qu'en composant Ici on danse, il s'est souvenu de la Kermesse de Rubens. Il a cherché à dérober au maître anversois le secret de ses groupes emportés par la folie de la fête. Il n'a pas oublié le chien qui se régale des