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LES A R T I S T E S LYONNAIS AU SALON DE 1881 455 toutes ses parties, avec ses bouquets d'arbres, ses quelques maisons au fond, est d'une composition heureuse, d'une |bonne tonalité, monotone peut-être ; mais c'est la marque de la patrie. L'autre, Soir d'automne, avec le disque rouge du soleil qui disparaît à l'horizon en projetant de grandes ombres, respire bien le calme, le repos. Il est empreint de cette poésie mélancolique qui convient à l'heure, à la saison. Comme coloris je le mets au-dessus du précédent. M. SICARD. — A l'exposition de la Société des Amis des Arts de Lyon, les lecteurs de la Revue lyonnaise ont eu l'occasion d'ad- mirer La place Belleeour après la pluie. Le tableau de M. Sicard retrouve à Paris son très légitime succès de cet hiver. Qui ne serait séduit par cette toile si fine, si spirituelle? Gomme tout y est animé et pris sur le vif! Quelle habileté, quel sentiment du pitto- resque dans le choix, des détails, dans la distribution des personna- ges ! M. Sicard aurait pu se dispenser de mettre une légende à ce tableau ; au premier coup d'œil on devine que la pluie cesse à peine et que la lumière traverse une atmosphère encore tout imprégnée d'humidité. On voit miroiter le pavé, et on a presque l'illusion de ce bruit particulier de la marche sur le sol récemment mouillé. Il faut féliciter une fois de plus M. Sicard qui n'a jamais été mieux inspiré. M. ARLIN. — M. Arlin est un artiste de mérite très justement apprécié des amateurs. Son Crépuscule après la pluie est une jolie toile très finie, très soignée, d'une facture élégante et délicate. Mais le sujet qu'il a choisi, analogue à celui de M. Sicard n'a pas été rendu par lui avec le même bonheur. On a ici trop besoin du secours du livret pour saisir la pensée du peintre. M, BÉROUD. — Quel dommage que M. Béroud n'ait pas su met- tre un peu plus d'animation dan s sa Place de la République, telle que la verront bientôt les Parisiens quand les travaux en cours d'exécution seront achevés! Son tableau ne mériterait alors que des éloges, car on y trouve un dessin élégant et pur, une excellente couleur. Il y manque, je le répète, ce je ne sais quoi de vivant, de mouvementé qui constitue un des grands mérites de la Place Belleeour de M. Sicard. M. G. ALLEMAND. — M. Gustave Allemand porte un nom cher r ,