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454                  LÀ REVUE LYONNAISE
gieux que j e-viens d'analyser et qui émanent tous d'artistes lyonnais,
a figuré a l'exposition de la Société des Amis des Arts de Lyon. Au
contraire, presque tous les paysages dont il me reste à parler sont
par avance connus de mes lecteurs qui ont pu les admirer au palais
Saint-Pierre.
   M. APPIAN. — D'abord par ordre alphabétique et par ordre de
mérite, M. Appian le maître si justement apprécié non seulement
à Lyon, mais partout, Il expose le Port de Collioure et la Plage
du faubourg de Collioure. Ce sont deux toiles de la plus grande
valeur. M. Appian y fait preuve de ses qualités habituelles. L'air et
la lumière circulent librement. L'ensemble est animé et pittores-
que. L'eau, surtout dans la Plage du faubourg de Collioure, est
rendue avec une légèreté de main, une habileté que peuvent seuls
comprendre ceux qui ont manié le pinceau, le couteau et le pouce.
 S'il était permis d'avoir une préférence entre deux œuvres capitales,
je pencherais pour la Plage du faubourg où la facture est peut-
 être plus nette, plus simple, et le coloris plus heureux.
    M. BEAUVRRIE. — M- Beauverie est avant tout un artiste cons-
 ciencieux et vrai. On sent qu'il aime passionnément la nature. Il a
 le don heureux et rare de voir juste, et le mérite plus rare encore
 de rendre simplement ce qu'il voit sans chercher à forcer le suc-
 cès par la note exagérée. Nous dirions volontiers que celte
 probité est une qualité essentiellement lyonnaise. Elle est pro-
 clamée du monde entier en matière commerciale ; elle devrait
 l'être également en matière artistique. Poètes, peintres, philo-
 sophes, tous sont foncièrement probes ; sincères dans leurs œuvres,
 ils ne courent pas après le succès facile; jaloux de leur dignité, ils
 n'usent pas de la réclame ; sérieux au point de mépriser le mot
 pour rire, et réfléchis au point de se complaire un peu dans les
 brouillards du pays natal, ils préfèrent à l'engouement général
 l'estime des délicats.
     C'est une satisfaction d'ailleurs de constater que cette probité
 artistique n'est pas une mauvaise méthode : le public du Salon ne.
 passe pas indifférent devant les tableaux de M. Beauverie. L'un,
 La cueillette des pois à Anvers, nous montre quelques paysannes
 se livrant à ce travail. Elles sont bien posées, bien groupées. Les.
 types et les, costumes sonl fidèlement observés. Le paysage, dans