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        LES A R T I S T E S LYONNAIS AU SALON DE 1881              453
 restes du festin. Les types sont d'une heureuse expression, les
 costumes sont exacts, variés, pittoresques. L'aspect général est
 fort séduisant. Il est regrettable seulement que le ton des derniers
 plans soit un peu vif; cela nuit au relief.
    M. AIME PERRET. — Le Semeur de M. Aimé Perret lance le
 grain d'un geste régulier dans les sillons fraîchement tracés.
 L'attitude et le mouvement sont bien observés et fidèlement rendus.
 M. Aimé Perret possède une science approfondie du dessin. Sa
 couleur n'est pas toujours heureuse. Ce que je louerai pleinement,
 c'est la sobriété et l'harmonie de la composition.
    M. FIRMIN GIRARD. — Les deux tableaux de M. Firmin Girard
 sont sans contredit deux des choses les plus attrayantes de l'expo-
 sition. Le premier, Fin d'automne, nous montre un sentier jon-
 ché de feuilles mortes. Çà et là les arbres et les buissons laissent
voir le ciel froid et brumeux à travers leurs branches dépouil-
lées. Des petites filles gardent leurs oies et leurs chèvres. Une des
enfants file, une autre active du souffle un feu de branchages. Tout
cela est bien groupé et possède un relief extraordinaire. J'aime
également beaucoup le second tableau intitulé Allant au mar-
ché. Ne la trouvez-vous pas jolie et gracieuse cette jeune villageoise,
vêtue de ses habits du dimanche, qui, après avoir franchi la rusti-
que passerelle, achève de traverser le ruisseau sur ces grosses
pierres qui émergent de l'eau ? Voyez comme elle pose le pied
avec adresse, comme elle marche avec précaution, tenant une paire
de poulets par les pattes, et chargée d'un panier et d'un gros para-
pluie rouge ! L'expression de la physionomie est charmante, le
costume exquis. Le paysage du fond n'est pas aussi soigné qu'on
pourrait le désirer. M. Firmin Girard a fait preuve dans ses deux
tableaux d'une touche fine et élégante.

  Nous voici arrivés à ceux qui sont franchement paysagistes, à
ceux qui soutiennent le vieux renom de l'école lyonnaise, et qui
chaque année lui donnent un nouveau lustre.
  Lyon a un faible pour le paysage et je n'en veux pour preuve
qu'une remarque que j'appellerais statistique, si le mot ne hurlait
pas sous la plume d'un critique d'art.
  Un petit nombre des portraits, des tableaux de genre ou reli-