Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
450                   LA R E V U E LYONNAISE
    M. FAIVRE-DUFFER. — Malgré l'auréole épaisse qu'il a jugé à
 propos de lui plaquer sur la tête, la Mater dolorosa de M. Faivre-
 Duffer manque un peu trop de ce sentiment religieux qu'il est si
 difficile de rencontrer aujourd'hui. M. Faivre-Duffer nous donne
 aussi Maria, étude. C'est une jolie tête de jeune fille dont l'effet
 est quelque peu gâté par une physionomie sévère et triste.
    M. JAMES BERTRAND. — L e livret affirme que M. James Ber-
 trand a voulu représenter l'Amour entraînant la Nuit sur la
 terre. Je le crois, puisqu'on me le dit ; j'avoue que je ne m'en
 serais pas douté. Avec ses ailes sombres, ses cheveux se dres-
 sant sur le front d'une façon singulière, son visage où vous cher-
 cheriez en vain une expression de jeunesse, l'Amour a plutôt l'air
 d'un mauvais génie que du fils de Vénus. La Nuit est d'une taille
 démesurée; elle a plus de dix têtes, ce qui est inadmissible,
 même chez un personnage fantastique. Cependant, malgré tout cela,
le mouvement des deux personnages ne manque ni de grâce n
 d'élégance.
    M. BAIL. — Un membre de la fanfare par M. Bail est un
tableau digne de son auteur. Un jeuae homme assis, en costume
 d'ouvrier, étudie sa partie de saxophone. Il revient sans doute du
 travail et met à profit les quelques instants qu'il a devant lui avant
 le moment du souper dont les préparatifs se voient sur la table. Le
 visage traduit bien l'attention et l'étude. L'intérieur où l'artiste a
placé son personnage est bien aménagé et bien rendu, sans avoir
cependant plus d'importance qu'il ne convient. La table en vieux
noyer, les faïences, la bouilloire en cuivre rouge au ventre bal-
lonné font songer à certains maîtres flamands. Tous ces détails
attestent le goût et le soin de l'artiste, et, nous le répétons, ils enca-
drent harmonieusement le sujt sans l'écraser.
     M. J.-G. BAIL. — Nous avons eu le bracelet porte-bonheur,
nous avons maintenant le bracelet porte-veine, où se reconnaît
l'effigie de l'animal qui se nourrit de glands. M. J.-C. Bail est-il
superstitieux et a-t-il voulu placer sa toile sous le patronage d'un
sujet porte-veine ? c'est ce que je ne saurais affirmer. Tout ce que
je puis vous dire, c'est que son tableau intitulé Le cochon (si vous
trouvez le terme un peu vif, prenez-vous-en au livret) nous re-
présente cet animal au moment où il vient de subir l'opération qui