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LES A R T I S T E S LYONNAIS AU SALON DE 1881 445 puissance et de réflexion, le regarda quelque chose de profond et de scrutateur. Le personnage est admirablement posé, et on n'a pas besoin des objets disséminés sur le table avec trop de prodi- galité, pour comprendre qu'on est en face d'un homme habitué à l'étude. L'ensemble est très heureux, et nous ne nous arrêterons pas à relever quelques négligences de détail. Le portrait de miss H... est en buste. Le corps se présente de côté, tandis que la tête gracieusement coiffée d'un chapeau à longue plume, se tourne vers le spectacteur avec un mouvement plein d'élégance,, Les cheveux, d'une nuance exquise, sont ren- dus en perfection. Mais pourquoi M. Hirsch a-t-il donné à miss H... ce regard sérieux, presque dur, qui n'est pas celui d'une toute jeune fille? Pourquoi cette cravate d'un rouge vif qui tran- che d'une façon si désagréable sur,le fond bleu clair? M. DUPDY. —• M. Dupuy expose le portrait de M. Edouard Lebey. Debout, le directeur de l'agence Havas s'appuie d'une main sur une table, et de l'autre joue avec le lorgnon. L'œil est vif et spirituel, la physionomie n'est pas dépourvue d'expression; mais nous devons faire à M. Dupuy un reproche grave, c'est de n'avoir pas saisi la ressemblance. MUe CHÂTAIGNIER. —- 11 est regrettable que quelques minutes d'examen ne permettent pas de conserver la bonne impression que fait naître au premier coup d'œil le portrait de M. E. G... par Mlle Châtaignier. La pose veut être naturelle ; en réalité, elle est contrainte, et le modèle semble embarrassé. En outre il fait mine de tomber en avant. La lumière est assez habilement mé- nagée. Mlle THÉVENIN. — Sous le titre modeste d'étude, MUe Thévenin • nous offre une tête de vieille femme où se montrent de réelles qualités. Les rides du visage et du cou sont peintes nettement sans exagération. Il y a une vigueur, une précision de touche rare chez une femme. Mais le ton général est trop clair, ou plus exactement trop rose. M1Ie Thévenin aurait mieux fait de garder cettegaietè de couleur pour son portrait de MUe Gabrieile D. D., qui est vraiment bien terne. Le visage n'a pas la grâce et la fraî- cheur de l'enfance, la pose de la fillette est un peu apprêtée. Elle tient son bouquet et son filet à papillons comme un souverain