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446                   LA R E V U E LYONNAISE
 en représentation tient le sceptre et la main de justice. L'air joue
 bien dans les cheveux, mais pas assez dans le paysage. On dirait
 que l'enfant est placée devant une toile peinte, un décor, et non
 devant des arbres pour de vrai.
    Mlle MARMONIER. — La fortune favorise les audacieux, mais
 encore est-il sage de ne se créer des difficultés qu'autant qu'on
 peut lutter sans trop de désavantage. MUe Marmonier, quoique
 élève de M. Garolus Duran, me semble avoir été un peu im-
 prudente dans son portrait de Robert V... en voulant, elle
 aussi, exécuter des variations sur une même couleur. Son bébé,
 vêtu de velours noir, avec une large ceinture de soie rouge et
 des chaussettes rouges, est posé sur un tapis rouge devant une
 draperie rouge. Je rends justice aux excellentes intentions de
 M1Ie Marmonier, à sa facture souvent habile et toujours conscien-
cieuse; mais il faut avouer que tous ces rouges, loin de s'har-
 moniser et de se faire valoir, se choquent et se confondent à la fois.
 Ils fatiguent l'oeil et le détournent de l'enfant, éclipsé par cet
 entourage incandescent. Le petit bonhomme, considéré isolément,
 ce qui n'est pas facile, est bien campé et bien venu.
    J'aime mieux l'autre envoi de Mlle Marmonier. Le portrait de
M. André G..., de petite dimension, est traité simplement, sans
aucune recherche d'effet. L'artiste n'a pas voulu forcer son talent.
On doit louer dans cette jolie toile l'élégance du modelé et la finesse
du coloris.
    M. RODLLIER. — M. Roullier a assis son modèle près d'une
fenêtre qu'on ne voit pas, si bien qu'il faut un certain effort de
réflexion pour s'expliquer la lumière crue du visage. La cou-
leur du portrait de MUeR... est un peu sèche et dure.
    M. DESPORTES. — M. Desportes nous représente Y Art debout de-
vant un portique, tenant d'une main la palme et de l'autre élevant
la couronne. A ses pieds sont jetés les différents attributs de la
peinture, delà sculpture, etc. M. Desportes a donné à son person-
nage une tête d'adolescent d'une heureuse expression, mais il a été
bien mal inspiré en la campant sur un torse on ne peut plus fémi-
nin. Je sais bien qu'il pourrait invoquer certains exemples de l'an-
tique. Mais ici nous sommes en pleine allégorie : que l'art soit
gracieux, j'y consens, mais qu'il ne soit pas efféminé. La plupart