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   444                 LA REVUE LYONNAISE
   encourager la peinture religieuse donnent de préférence leur pra-
   tique aux imageries du quartier Saint-Sulpice. La robe et le fond,
  également d'or, loin.de se nuire, se soutiennent. La tête est serrée
  dans une étoffe qui laisse échapper quelques mèches de cheveux, et
   dont les riches couleurs s'aperçoivent sous un voile léger tombant
  jusqu'à terre en plis harmonieux. Derrière la sainte vous verrez,
  si vous avez de bons yeux, le glaive qui a servi à la décapiter.
  M. Hébert, par respect pour la tradition des peintres sacrés, n'a
  pas omis cet accessoire, mais il l'a dissimulé le plus qu'il a pu, de
  peur de nous attrister sans doute en nous rappelant le supplice
   d'une si charmante personne.
      La qualité dominante de M. Hébert, qualité qui se retrouve au
  plus haut point dans les deux ouvrages que je viens d'analyser,
   c'est la distinction, c'est une grâce un peu molle, mais un charme
   pénétrant. Dans sa manière, rien de convenu, rien de banal, rien
   de vulgaire. Tout dénote une tendance à l'idéal qui rend le talent
   de M. Hébert sympathique aux délicats.
      M. DE LA BRÉLY. — Cette jeune fille debout, vêtue d'une robe
   de satin blanc de l'époque Louis XIII, et tenant une arbalète, c'est
   le portrait de Mile Kitty F... par M. de la Brély. La coiffure,
   élégante et simple tout à la fois, a des ondulations gracieuses. Le
   regard captive par sa douceur ; la physionomie est d'une adorable
   mélancolie. La robe, étoffée amplement, est peinte avec une lar-
    geur et un brio qui attestent la sûreté de main de l'artiste. La
   jeune fille foule aux pieds une peau de lion et ressort bien sur
   un rideau de peluche de couleur bronze que M. de la Brély a
   brossé en maître.
      Le portrait de Mm~ de C... me plaît un peu moins; je suis
   vraiment en peine de dire pourquoi, car toutes les qualités de M. de
• la Brély s'y retrouvent : facture excellente, habileté profonde dans
   le rendu des étoffes, dans le maniement des draperies. Mais la
  coiffure du modèle n'est point agréable. On a comparé ce grand
   chapeau rond campé crânement sur l'oreille à celui des bersaglieri*
   La pose est moins heureuse, l'aspect général moins séduisant que
  dans le portrait de MUe Kitty F...
      M. HIRSGH. —Le portrait de M. II... par M. Hirsch est loin de
  manquer de valeur. La tête, bien éclairée, est réellement belle de