Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     MADAME DE MAINTENON                             371
un précieux otage dans la personne du petit duc de Bourgogne.
M. de Croix-Saint-Paul indigné lui crie alors d'aller tout décou-
rir à Mme de Maintenon. Samuel lui répond qu'il doit s'estimer
heureux que ses cheveux blancs le mettent à l'abri de sa colère et
il s'éloigne en promettant le secret.
   Le troisième et le quatrième acte nous ramènent à Versailles.
Nous y voyons M'»e de Maintenon en proie à la fièvre de la crainte
et de l'espérance. Son ambition a éteint chez elle tout sentiment
humain. Le comte d'Aubusson, son parent, un huguenot, ayant été
condamné à mort pour participation à un complot et la fille de ce
dernier venant la supplier d'intercéder auprès du roi., elle ne voit
dans la trahison et le malheur du coupable qu'une pierre d'achop-
pement pour sa fortune :
                                     Vous m'avez entendue,
               Ma petite ? Monsieur d'Aubusson m'a perdue.
               Lui, que sais-je? il sera banni, décapité;
               Et ce soir j'apprendrai, moi, que Sa Majesté
               Trouve que maintenent le climat île ma terre
               A ma faible santé serait très salutaire...
               Tomber, et de si haut !...

    Heureusement Nanon, la fidèle confidente de Mme de Maintenon,
l'ancienne compagne des jours de pauvreté, témoin à présent du
 triomphe, émet cet avis que l'abjuration de M11" d'Aubusson pourrait
servir à toucher le roi en faveur du comte ; M"'c de Maintenon se
jette sur cette idée qui doit affermir son crédit. Elle présentera cette
conversion comme son œuvre ; rien n'était alors plus agréable au roi
qu'une conversion au catholicisme.
    Le comte d'Aubusson est sauvé ; mais Samuel, apprenant que
M110 d'Aubusson, qu'il aime, s'est faite catholique, maudit Mme de
Maintenon dont il reconnaît la main et va, pour trouver la mort, se
réunir aux conjurés qui doivent enlever le duc de Bourgogne.
    Louvois, dont la police avait éventé la réunion des catacombes,
fait arrêter les conjurés comme ils pénétraient la nuit, Tépée à la
main, dans le château de Versailles et Samuel, se voit de rechef
accusé de trahison.
    Cependant Louvois qui veut empêchera tout prix le mariage de
son maître avec la veuve Scarron, est parvenu à s'emparer du fa-