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CRITIQUE DRAMATIQUE LE MONDE OU L'ON S'ENNUIE, comédie en trois actes, de M. EDOUARD PAILLERON, représentée au Théâtre-Français, le 25 avril 1881. M. Pailleron est l'un des heureux de ce siècle. Tout jusqu'ici s'est aplani sous ses pas. Poète à ses heures, sans attendre que la Muse ait à pourvoir à ses besoins, auteur dramatique que le succès vient chercher et enrichit d'autant plus qu'il ne lui demandait pas la fortune, son mariage avec la fille de M. Buloz l'a porté au centre même des groupes littéraires, à la Revue des Deux Mondes, en la place privilégiée où une vaste publicité ne prend point les allures de la réclame, parce que ce serait une peine su- perflue. Son nom s'est ainsi trouvé mis en relief, et a occupé parmi les plus connus cette place incontestée qui, dans toute bonne com - pagnie, est réservée de droit à l'un des maîtres de la maison. Les théâtres de Paris ont accueilli ses œuvres, tandis que ses vers alertes, vifs, bien frappés, ont plus d'une fois fait diversion aux graves articles delà Revue des Deux Mondes et tenu le rôle d'une saillie de sa Jeanne Raymond ou d'un trait malin de sa du- chesse de Ré ville dans ce monde où l'on ne s'amuse pas toujours. Sa comédie du Monde où l'on s'ennuie marque, jusqu'ici du moins, l'apogée de son talent. Deux mérites essentiels recomman- dent cette pièce. D'abord une langue fine, spirituelle, féconde en