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304                   LA REVUE LYONNAISE




                                 VIII


   Examinons maintenant ce qui se passe dans la célèbre expérience
de Foucault. Un disque métallique, mû au moyen d'une manivelle
et d'un système convenable d'engrenages, tourne rapidement entre
les deux pôles d'un fort électro-aimant; tant que le courantne cir-
cule pas dans les bobines, l'électro-aimant est inactif, il ne se pro -
duit rien de particulier, et on fait tourner le disque sans éprouver
de résistance ; mais que le courant vienne à passer, le fer devient
aimant, on éprouve immédiatement une résistance énorme, il faut
dépenser un travail considérable pour continuer la rotation du
disque. Nous devons retrouver quelque part l'équivalent de ce
travail. Qu'arrive-t-il en effet? Lorsqu'un conducteur métallique
se meut devant un aimant, il s'y développe des courants induits
(découverts par Faraday) ; les courants échauffent, domine on le
 sait, les conducteurs dans lesquels ils circulent : en définitive notre
 disque va s'échauffer, et même jusqu'à la fusion, s'ilest formé d'un
alliage métallique convenable. Nous avons transformé ainsi du
travail en chaleur ; les courants induits ont été la forme intermé -
diaire de l'énergie par laquelle s'est opérée la transformation. Or,
si d'une part, nous mesurons par des moyens convenables, le
travail dépensé pour la rotation du disque, si, d'autre part, déta -
chant à un moment donné le disque et le portant dans un calori-
mètre, nous déterminons le nombre de calories qui correspond à
son échauffement, nous aurons tout ce qu'il faut pour calculer
la valeur de l'équivalent mécanique. Cette méthode a été suivie
par M. Violle; elle a donné comme résultat le nombre 435.



                                  IX

  Lorsque nous produisons le courant électrique avec une pile de
Bunsen, par exemple, que se passe-t-il dans chaque élément? Un
certain poids de zinc s'unit à l'acide sulfurique pour former du