Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
     CONSERVATION DE L'ÊNEROÃE DANS L'UNIVERS                       303
de nature identique, on recueille en chaleur l'équivalent du travail
fourni; mais si elles sont de nature différente, un nouveau phéno-
mène apparaît, il y a production d'électricité, et corrélativement
diminution de la chaleur produite.
    Dans l'ancienne et classique machine électrique, le travail fourni
par celui qui fait tourner le plateau de verre est transformé en
électricité statique par le frottement contre les coussins. Ghar-
ge-t-on une bouteille de Leyde ou une batterie avec l'électricité
ainsi obtenue, cette électricité y réside à l'état potentiel et reparaîl
dans la décharge à l'état de chaleur, de lumière, de son même, et
do travail enfin, lorsque la décharge effectue un travail mécanique.
Lorsque, par exemple, l'étincelle perce dans une plaque de verrf,
l'un dés trous microscopiques que chacun a examiné avec curio-
sité, le travail dépensé pour percer ce trou a été fourni en défini
tive par celui qui a tourné le plateau de la machine ; l'électricité
n'a été ici qu'un merveilleux organe de transformation qu'il serait
difficile de remplacer par l'instrument le plus délicatement con-
struit.
   Quand on juxtapose les extrémités bien décapées de deux fils,
l'un de fer l'autre de cuivre, par exemple, et qu'on joint les deux
autres bouts par l'intermédiaire d'un galvanomètre, celui-ci indique
la production d'un courant dès qu'on chauffe le point de contact des
deux fils; ici nous transformons la chaleur en électricité dynami-
que ; tel est le principe des piles thermo-électriques dont l'industrie
a déjà su tirer parti et qui sont peut-être appelées à plus d'avenir
qu'on ne pense généralement. Dans ces appareils, l'électricité naît
de la chaleur au contact des deux corps hétérogènes ; rien ne se
 produirait avec deux fils de même métal; pas plus que dans l'exem-
ple précédent, il ne se produisait d'électricité par le frottement de
deux surfaces de même nature. Maintenant supprimons la source
 de chaleur, et faisons au contraire circuler, au moyen d'un élément
 Bunsen, un courant dans les deux fils (cuivre et fer), immédiate-
 ment nous verrons le point de contact s'échauffer et prendre une
 température bien supérieure à celle du reste du circuit. Je cite ce
 fait comme un exemple remarquable de transformation réciproque
 entre la chaleur et l'électricité.