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P R E M I È R E S GUERRES DE LA R É P U B L I Q U E 265 l'avant-garde. Le lendemain, après avoir évacué pendant la nuit les équipages, magasins, ambulances, etc., l'armée est partie de Kreuznach pour se retirer du côté de Landau. Les Prussiens sont entrés sur deux colonnes, l'une qui nous poursuivoit sans cesse pendant 20 lieues, l'autre qui s'est portée sur Openlieim. Mayence est actuellement investi de tous côtés, ils sont maîtres de tout le Palatinat, et nous n'avons eu que le temps de mettre le feu à nos magasins de Worms, Spire et Frankenthal. Je faisois partie avec le bataillon de l'arrière-garde de l'armée dans la retraite de Kreuznacli. Elle a été pénible, sans vivres, sans pain, se battant deux fois par jour, couchant par terre une partie de la nuit et marchant l'autre. Cette retraite fait honneur à Custine et à Hou- chard, et il est incroyable qu'avec leurs deux colonnes les P r u s - siens ne nous aient pas coupé la retraite. La dernière affaire près Frankenthal a été meurtrière. Nous avons perdu deux cents hommes, mais nous leur avons tué quatre cents chevaux. Seulement j ' a i passé une partie de la nuit sur de la paille et sous un toit. Strasbourg,29 prairial an II. ... Notre fête à l'Etre suprême de décadi dernier a été des plus belles. Pleyel en a fait toute la musique qui consistait en un solo de basse-taille, un trio, un quatuor, un chœur et un final. Tous les musiciens et amateurs avaient été mis en réquisition, et j'étais un des huit altos de l'orchestre. Parc d'artillerie de l'armée de Veissenburg' 18 mai 1793. Nous avons eu hier une affaire avec les Autrichiens que nous avons attaqués dans leurs cantonnements voisins de Landau. J'y étais, commandant les pièces de réserve qui consistaient en dix pièces de 8 et quatre obusiers. Nous sommes partis le 16 au nom- bre de vingt-cinq mille hommes à huit heures du soir et après avoir