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                LES F O R T I F I C A T I O N S DR LYON           203
carrées, avec créneaux et mâchicoulis, ne pouvaient plus résister
à la puissance de la nouvelle artillerie. C'est pourquoi, en 1512,
on commença à remplacer le vieux rempart de Saint-Sébastien par
une enceinte bastionnée, et lorsqu'elle fut assez avancée, on sup-
prima comme inutiles les fossés de la Lanterne, les portes du.
Griffon, de Saint-Marcel, de la Déserte, de Saint-Vincent, de
la Moche, ce qui eut lieu de 1522 à 1559.
   Avant de faire l'historique de ces fortifications, il convient de
rechercher ce qu'était, à l'époque romaine, l'emplacement des
fossés de la Lanterne.
   C'est aujourd'hui une opinion commune, que les fossés de la
Lanterne étaient le lit d'un ancien bras du Rhône ou tout au
moins d'un canal de communication entre le Rhône et la Saône,
lequel avait sa prise d'eau en aval du pont Morand, et son embou-
chure en amont du pont de la Feuillée.
   Pour ma part, j'ai longtemps partagé cette croyance sur la foi
d'auteurs très sérieux.
   Cependant, lorsque j'ai voulu coordonner les documents que
j'ai recueillis dans les terriers sur l'ancien état des lieux, et dans
les actes consulaires sur les travaux des fortifications, il m'a été
impossible de les faire cadrer avec l'existence d'un canal navigable
entre le Rhône et la Saône; bien au contraire, ces documents prou-
vent que les fossés de la Lanterne, creusés au pied de la muraille
qui formait la clôture de la ville à cet endroit, ont toujours été à
sec, ni plus ni moins que les fossés qui entouraient les remparts
établis sur les pentes abruptes de Fourviêre et de Saint-Sébas-
tien : de là j'ai été amené à conclure que semblablement, à l'époque
romaine, il n'y avait point eu de canal navigable sur l'emplace-
ment des Terreaux.
   Toutefois, ce n'est pas sans hésitation que je viens contredire
une opinion fortement enracinée et qui, dans plusieurs dissertations
savantes, a été mise en relief comme un fait historique acquis sur
lequel on s'est appuyé pour essayer de résoudre le difficile pro-
blème de l'emplacement de l'autel d'Auguste. Mais puisque j'ap-
porte de nouveaux éléments de discussion, ne me sera-t-il point
permis de reprendre la question à son point de départ en me dé-
gageant des entraves du sacramentel magister dixit ?