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204                  LA REVUE LYONNAISE
   L'histoire, en effet, est un vaste champ qui reste ouvert à toutes
les investigations. Il est libre à chacun de fouiller notre sol encore
si riche en débris du passé, d'exhumer des immenses dépôts de nos
archives, tout ce qu'il rencontrera de documents originaux restés
inconnus à nos historiographes, Et s'il arrive que les conséquences
qui découlent de ces nouvelles données paraissent en désaccord
avec les idées jusqu'ici admises, l'observateur attentif pourra dire en
toute liberté ce qu'il croit être la vérité et redresser les erreurs
commises, comme ceux qui viendront après nous auront la charge
de corriger les nôtres, à l'aide de documents plus complets qui
forcément nous échappent encore.
   Tel est le but à poursuivre, sans se laisser intimider par cer-
taines critiques, par trop acerbes, qui ne tendent à rien moins qu'à
faire considérer toutes les questions de notre histoire locale comme
définitivement résolues, et à interdire aux pionniers nouveau ,
venus d'explorer à leur tour ce domaine. Mais de semblables pré-
tentions ne sauraient prévaloir dans notre siècle de libre discus-
sion.
   Quand, après de longs et rudes labeurs, le travailleur viendra,
en toute simplicité, soumettre à ses concitoyens le résultat de ses
recherches, les hommes impartiaux ne demanderont pas si c'est
un adepte delà nouvelle école, mais ils pèseront avec attention
et équité le nombre et la valeur des documents qu'il verse dans
le domaine public. Trop heureux si cet accueil est fait à notre mo-
deste travail.




                                  I


       D'UN BRAS DU RHÔNE TRAVERSANT LES TERREAUX.


   Partout où l'on creuse le sol dans la presqu'île lyonnaise et
la plaine des Brotteaux, on rencontre le sable du Rhône. Il est donc
certain qu'il fut un temps où tout cet espace était couvert par les
eaux de ce fleuve.