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             NOUVELLE MÉTHODE GEOGRAPHIQUE                          197
 loge rie que nous avons rencontrée dans le Jura suisse. C'est la
 tabletterie de Saint-Claude. Aux yeux de l'auteur, cette industrie,
 exempte de lourdes machines et d'approvisionnements encombrants,
 est, plus directement encore que l'horlogerie, une conséquence du
 milieu qui l'a vue se développer. Ces considérations lui permettent
 de formuler le principe général qui régit le travail industriel dans
 les montagnes, principe dont il montre l'application à travers la
 Forêt-Noire et les monts de la Franconie et de la Saxe.
    Arrivé au terme de sa lecture, M. Berlioux la résume dans une
 conclusion où il appelle le Jura « un atelier des plus ingénieuse-
 ment montés, un riche domaine agricole, et surtout un magnifique
 parc tout enveloppé de verdure, peut-être le plus beau de l'Eu-
 rope. Il est en même temps, ajoute-t-il, une vaste citadelle destinée
 à protéger notre frontière sur un des points où l'attaque serait des
 plus redoutables. »
   Nous n'avons pas encore abordé la conséquence la plus hardi-
ment originale de la méthode de l'auteur. C'est le système qu'il
propose pour expliquer la nature des forces qui ont accidenté la
surface du sol. Il l'appelle sa théorie géologique. Les éléments en
sont épars dans la description du Jura, mais l'auteur la développe
d'une manière suivie dans son complément sur les méthodes.
   Les dépressions et les soulèvements peuvent tous être caractéri-
sés par un axe qui en indique la direction. Or, l'auteur nous le dit,
une longue observation de ces lignes du sol l'a conduit à reconnaît
tre qu'elles se partagent toutes
                                                       NE NO
suivant quatre groupes
                                         "    —>-E               ))
   Ce sont les quatre espèces
               u                         S         £0          SE
                         *   •       '   s         so          SE
de lignes qu'il appelle nor-
males : la ligne N.-S. ; la ligne O.-E. ; la ligne NE .-SO. ; la ligne
NO.-SE.
   L'auteur cite une vérification au moins curieuse de ce premier
résultat. Un géologue norvégien, sans avoir connaissance des ob-
servations de M. Berlioux, a reconnu que les déchirures des mon-
tagnes de son pays étaient toutes tracées suivant quatre lignes :
c'étaient les lignes normales du professeur de Lyon.
   Des premiers faits découverts, M. Berlioux remonte aux causes,
comme on remonte aux sources d'un fleuve inexploré, à travers