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M. PAULIN P A R I S 179 s'est trouvé, en fin de compte, que ce livre est devenu le résumé le plus lucide et parfois le plus amusant de cette vieille et célèbre lé- gende. Fénelon et Bossuet nous ont prouvé depuis longtemps qu'en écrivant pour des enfants on pouvait faire des chefs-d'œuvre. La prétention de M.Paris était infiniment plus modeste ; mais un livre intéressant et utile est sorti de cette tentative d'amuser sa petite - fille. C'est une face nouvelle et charmante de cet art d'être grand - père qu'il a plus simplement et plus efficacement pratiqué que ceux qui s'en arrogent le monopole. Les derniers temps, je devrais même dire les derniers jours delà vie de M. Paulin Paris ont été consacrés à écrire une' Histoire de FrançoisIer. C'est un essai de réhabilitation du roi chevalier, que M. Paulin Paris considérait comme une victime de la plupart des historiens qui ontparlé de lui. La suite nous apprendra si ce plai- doyer, que de pieuses mains se chargeront démettre au jour, obtien- dra gain de cause devant la critique moderne. Je me permets même d'avouer que je suis de tendance un peu sceptique sur l'issue finale du procès. Ce dont je ne doute point, c'est du plaisir qu'éprouvera le lecteur à faire quelque découverte inattendue, à voir surgir en quelque sorte de l'ombre du passé plus d'un fait inconnu ou j u s - qu'ici mal apprécié. Le manuscrit s'est trouvé terminé sur la table de travail la veille du jour où l'auteur s'est alité . On peut donc dire de M. Paulin Paris qu'il est mort la plume à la main. La mort trouve toujours prêtes ces grandes âmes dont la vie a été simple et pure. Elles ont cependant bien des sujets de regretter la terre où elles se sont fait tant aimer ; mais leur foi en une des - tinêe immortelle leur adoucit ce passage. Ce n'est point un dé- part ; c'est une simple absence momentanée qui aboutit à un ren- dez-vous. V)î telles âmes donnent ce rendez-vous d'une manière digne et sereine; elles sentent, en ces instants, que n'ayant point à rougir du passé, elles ont tout à espérer de l'avenir. Telle a été la fin de M. Paulin Paris ! Un ami, que lui avait valu le corn • mun amour des livres, M. l'abbé Bossuet, curé de Saint-Louis- en-l'Ile, est venu lui apporter sur sa demande les secours de la religion. Entouré des siens, béni de Dieu et bénissant ceux qu'il laissait, il a passé sans agonie à une vie meilleure, accueillant ce redoutable moment comme il accueillait et les choses et les