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116 LA REVUE LYONNAISE la Revue de Lyon et qui dura un an, après quoi reparut la Revue du Lyonnais. Jérôme Morin y écrivit beaucoup sous le nom de Mir, et Buy y soutint une longue polémique avec Anselme Petetin. Buy pria Valère de rendre compte, dans la Revue de Lyon, d'un ouvrage considérable que venait de publier Antoine Mollière , et qui avait pour titre La Métaphysique de l'art, ce qui fut l'ait. L'article était dans une meilleure manière que tout ce que Valère avait écrit jusque-là , mais cassant et trop sévère de la part d'un tout jeune homme, tombant lui-même dans les défauts d'un dogma- tisme qu'il reprochait à l'auteur. Dans les temps troublés tout est matière à politique. Elle perçait dans l'ouvrage de Mollière, qui était très légitimiste et l'est resté, et Valère avait relevé la balle. Cependant Valère ne pouvait demeurer éternellement à échanger sans cesse le crayon contre la plume, la plume contre le crayon, sans plus de profit ni d'utilité d'un côté que de l'autre. Vers septembre ou octobre 1850, il apprit qu'une place de commis était vacante chez l'architecte Savoye. Il se présenta. Savoye demanda à voir de lui quelques dessins. Sous ce rapport, Valère en savait dix fois plus qu'il n'était nécessaire. Le futur patron lui demanda ses prétentions. Le futur commis n'avait pas une confiance exagérée en ses propres mérites: il demanda cinquante francs par mois, qui lui furent alloués sans difficulté. Valère, jusque-là , en architecture, n'avait vécu que dans la sphère de l'art pur. Savoye n'était point sans doute un artiste au même titre que Bossan, mais ce n'était certes point le premier venu. 11 venait defairecette audacieuse entreprise du percement de la rue Centrale, dans laquelle il avait déployé des qualités extraordinaires et avait réussi. Personne n'avait un coup d'oeil plus sûr et personne ne savait aussi bien démêler les affaires les plus embrouillées et les ré- duire aux points nets et principaux. Hormis qu'il avait peine à se défendre d'un peu de passion, c'était dans les affaires litigieuses un expert sans égal. Toutefois, à cette époque, il était loin d'avoir pris la place qu'il a occupée plus tard sous ce rapport. Avec cela plein de feu et de saillies. Il ne lui a manqué que de ne pas avoir cherché davantage à sortir du cercle de sa profession. Je n'en parlerai pas plus au long, Valère lui ayant consacré une notice dans les Annales de la Société d'architecture.