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            DE LYON A GENÈVE AU X V I I E SIÈCLE                    67
    Pour gagner Genève,ïï suivit la même route que dans son premier
voyage. Le seul changement apporté à son itinéraire fut de passer
à Bellegarde, où il visita la perte du Rhône, au lieu de faire l'as-
cension du Grédo. Aussi le récit de ce second voyage n'est-il que
le nomenclature des localités qu'il a traversées et que nous con-
naissons déjà.
    Mais ce que cette partie de son livre offre de plus intéressant, ce
sont les conseils pleins de bonhomie qu'il donne aux voyageurs ;
ce sont aussi les curieux renseignements qu'il nous fournit sur la
manière de voyager à cette époque. Quand on alu Golnitz, on s'étonne
moins que nos anciennes routes aient si peu de largeur avec des
pentes aussi raides. C'est qu'au commencement du dix-septième
siècle encore, on ne voyageait guère qu'à cheval. On traitait avec
un entrepreneur de transport, qui se chargeait pour une somme dé-
terminée, de fournir aux voyageurs un guide et un cheval et de
pourvoir à leurs dépenses de logement et de nourriture, pendant
toute la durée du voyage.
    Cette pratique présentait des avantages certains pour des étran-
gers, peu familiarisés avec la langue et les usages du pays qu'ils
traversaient. Mais elle pouvait avoir aussi ses inconvénients. Les
voyageurs dépendaient ainsi, toujours plus ou moins, du bon plai-
sir de leur guide. Car ce dernier, toujours intéressé à abréger, au
moyen de longues traites, la durée du voyage, fixait lui-même les
lieux d'étapes et imposait les hôtelleries de son choix. On a vu,
dans le récit qui précède, quels dangers coururent Golnitz et ses
 compagnons attardés, à la descente de la montagne du Credo, par
suite du refus de leur guide de passer la nuit, comme ils le dési-
 raient, à Châtillon. de Michaille.
    Quoi qu'il en soit, nous voyons ainsi, que si, de nos jours, cer-
 taines compagnies organisent, pendant la belle saison, des trains de
 plaisir pour l'Italie, en se chargeant, à forfait, de toutes les dé-
 penses des voyageurs, ce système est moins nouveau qu'on le croit
 généralement, puisqu'il était déjà suivi au commencement du dix-
 septième siècle.