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ARCHÉOLOGIE 463 Naguère encore, nos historiens et nos archéologues voyaient, en effet, dans les dolmens, des autels sur les- quels les druides accomplissaient de sanglants sacrifices. Aujourd'hui, au contraire, il est généralement reconnu que ces monuments étaient des tombeaux (2). Néanmoins, malgré l'altération qu'elle a pu subir à travers les âges, la tradition légendaire, que nous retrouvons dans la vallée de la Coise, ne saurait passer inaperçue. Pour que l'on ait pu voir un autel dans ce grossier monument, il faut incontes- tablement que cet amoncellement de blocs énormes ait eu, en réalité, une destination particulière. Car on ne s'explique guère autrement, qu'il ait pu être remarqué par des popu- lations ignorantes, et qu'il ait reçu un nom qui le distingue de toutes les roches voisines, dans une localité où les pierres détachées du sol et de grande dimension ne sont point rares- Mais si précise et si persistante que put être cette tradi- tion, elle se transmettait seulement des pères aux enfants, sans s'étendre au dehors. Cochard, qui a publié une histoire et une statistique de toutes les communes du canton de Saint-Symphorien-le-Château, ne l'a point connue. A une époque qui remonte à quatre années seulement, quelques chasseurs, venus des villes voisines, furent frappés de la disposition et des énormes proportions de la table de ce dolmen, et le signalèrent, les premiers, à l'attention pu- blique. Toutefois, cette découverte fit peu de bruit d'abord; (2) V. notamment, Congrès archéolog. de France, 21 e session, p. 25 ; 22 session, p. 36; 30e session, p. 4 1 . — Bulletin de la Société poly- e niathique du Morbihan, années 1867 et 1868. — De Nadaillac. Les premiers hommes, t. I e r , p. 325. — Alex. Bertrand. Archéologie celtique el gauloise, p. 96. — G. de Mortillet. Le Préhistorique, p. 596.