page suivante »
DANS LE LYONNAIS I37 hôtel. (12). La marquise n'y paraît pas à son aise car elle écrit : « Je suis descendue chez Mme Charrier, qui m'a « donné un grand dîner et me fait une chère qui « m'embarrasse, et encore plus de ne pouvoir parler de « son mari, ni le regretter : nous en parlons tout bas, l'abbé « et moi. » « Je me porte si parfaitement bien, que j'en suis surprise « moi-même; je ne suis point du tout fatiguée, et je ne « souhaite que de m'embarquer samedi ou dimanche. » La marquise écrivait cela le soir de son arrivée à Lyon, après un voyage de dix-sept jours. Après trois jours passés à Lyon, Mme de Sévigné en repart le lundi 22 octobre pour la Provence, où elle demeure les derniers mois de l'année 1690 et toute l'année suivante. Vers la fin de 1691, elle passe encore à Lyon, lors de son retour à Paris, qu'elle avait quitté depuis près de trois ans et où elle arrive avec sa fille, son gendre et sa petite-fille Pauline dans les derniers jours du mois de décembre. Ce serait au cours de l'un de ses deux voyages, de 1690 ou 1691, que la marquise de Sévigné aurait pu faire un séjour dans le Lyonnais, au château de Bagnols, chez l'in- tendant du Gué-Bagnols, père de Mme Emmanuel de Cou- langes. Il n'y a pas trace de ce séjour dans aucune partie de la correspondance. Mais une tradition religieusement con- servée au château de Bagnols, propriété actuelle de M. du Chevalard, en a gardé le souvenir, et l'on y montre aux visiteurs la chambre démeublée, mais encore dans son ancien état, de la marquise de Sévigné. Le château de (12) L'hôtel Charrier qui existe encore au n° 8 de la rue Boissac, passa au XVIIIe siècle aux de Monspey, par une alliance entre les deux familles. N° 1 — Février 1889. 10