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                         LUTHERIE                        369

doivent les recommander; le sujet est des plus intéressants,
par malheur il ne touche guère que ceux qui cultivent
ces instruments, et encore en est-il parmi eux ne se rendant
aucun compte de tout ce qu'il y a dans un violon. Pour le
public non musical, ou voué a d'autres catégories sonores,
il voit des planches vernies, une forme toujours la même et
des cordes à boyaux. Entreprendre un traité sur le violon,
c'est affronter des écueils : celui d'ennuyer les lecteurs
indifférents à la proportion des tables et des manches, celui
de poser comme spécialiste et connaisseur à peu de frais au
moyen de quelques lectures et de quelques séances chez un
luthier ; celui enfin de copier les vrais érudits qui ont
expliqué tout ceci avant et bien mieux. Les deux premiers
reproches, je ne puis les éviter ; quant au dernier je le
coupe par la racine et renvoie les curieux à un petit livre
fort substantiel et même amusant. Grâce à lui, ils en sau-
ront autant que moi en le feuilletant et beaucoup plus en
l'étudiant. En voici le titre :
Les Luthiers Italiens au XVIIe et XVIIIe siècles. Nouvelle
    édition du Parfait Luthier, de l'abbé Sibire, suivie de
   notes sur les maîtres des diverses écoles, par J. GALLAY.
   Paris, Académie des Bibliophiles, 1869.
   Me voici en règle, qu'on ne m'accuse pas de plagiat, je
me déclare plagiaire de ce petit livre, et que l'on m'excuse
d'y ajouter quelques notes et aperçus différents de ceux de
l'auteur. L'auteur ancien et le nouveau, l'abbé Sibire et
M. Gallay étaient Parisiens, et à ce titre connaissaient
imparfaitement ce qui se passait au-delà de la butte Mont-
martre et de Vaugirard.
    Donc le violon est le roi des instruments; c'est un
axiome étendant cette royauté à sa famille, à l'alto, au vio-
loncelle même, à la contrebasse. Cette royauté est vraie,