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LE PÈRE GRASSET $J P. Grasset, ou n'est-ce qu'une copie contemporaine ? Nous penchons pour la première alternative, bien que rien ne le prouve absolument. Le nom de l'auteur, à la fin de la pré- face, n'est accompagné d'aucun paraphe et ne ressemble en rien à une signature, mais d'assez nombreuses corrections ou additions, de la même écriture que le corps de l'ouvrage, constituent au moins une forte présomption en faveur de son caractère autographe. L'ortographe, des plus fantaisistes au point de vue de nos grammaires modernes, porte bien le cachet du commencement du xvn e siècle. Quant à la ponctuation, elle est d'une simplicité tout h fait primitive, ou plutôt elle est absente par son abondance même, car elle consiste en une éternelle virgule placée après chaque mot. Ce manuscrit est resté pendant deux siècles à peu près complètement inconnu, consulté par les rares lettrés de la région d'Annonay, jusqu'au jour où les extraits, donnés par Poncer dans ses premiers Mémoires publiés en 1832, com- mencèrent à en faire apprécier la valeur. Or, si notre his- toire locale doit au P. Grasset la connaissance de certains faits qui ne sont pas sans intérêt, les deux cardinaux Ber- trand de Colombier lui doivent aussi les honneurs d'une brillante exhumation. Ciacconius (3) n'a pas même connu l'existence de Pierre Bertrand. Fryzon, Duchesne (4), Baluze (5) et les autres historiens ecclésiastiques ne savent (3) Vita et res gesta pontificum romanorum et cardinalium. Rome, 1677, 4 vol. in-folio. (4) Histoire des cardinaux françois de naissance. Paris, 1660, 1 vol. in-folio. (5) Vita Paparum aveniensium. Paris, 1693, 2 vol. in-40.