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                 DES GRANDS CARMES DE LYON                         113

saient laisse apercevoir dans ces temps d'affliction publique
de tristes témoignages d'égoïste jalousie. Que penser, en
effet/ du couvent des Capucins, qui ne pouvant s'appro-
prier les aumônes, refusait aux échevins de laisser placer
un tronc contre les murs de leur monastère (2)? Ne faut-il
voir enfin qu'un écho des impressions douloureuses du mo-
ment dans l'initiative prise par François de Vasy, supérieur
des Pères de la mort, de Rouen, lorsqu'il proposait au con-
sulat d'envoyer à Lyon des religieux de son ordre pour y
soigner les pestiférés de la ville (3), ou était-ce un exemple
de courageux et utile dévouement donné à l'esprit de cha-
rité, alors trop souvent isolé de l'esprit de religion (4) ?

  III. Subsides royaux et consulaires.— Nous trouvons, dans
nos Archives, de nombreux témoignages des subsides qui
furent accordés aux Grands Carmes, soit par le Roi, soit


   (1) Archiv. municip. de Lyon, BB. 27, du Mardi-Saint antépnult. de
mars 1507.
   (2) Archiv. municip., A A. 44 reg.
   (3) Archiv. municip., AA. 79 portef.
   (4) Lorsque la peste régnait à Lyon, elle y exerçait des ravages
extraordinaires. Vainement les mesures les plus rigoureuses étaient-
elles prises pour prévenir l'invasion de l'épidémie; de Paris, de Cham-
béry, comme de Marseille, il arrivait incessamment des pestiférés; la
santé publique s'alarma au point de faire subir d'humiliants traitements
à quiconque paraissait suspect de contagion. Les échevins découragés,
en étaient venus à traiter avec un charlatan piémontais, Jean-Pierre de
Seignoribus, qui passait pour un très habile homme et qui excellait à
désinfecter les localités frappées de la peste ;-on utilisa ses talents en
1535. A. C. BB. 52. Trente ans plus tard, les ravages du mal étaient si
terribles, que le consulat jugea à propos de consigner dans ses requêtes
qu'en cette année 1564, 60,000 personnes de la ville y sont mortes du
fléau. A. C- AA. 141.