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128 LES VOYAGES DE MADAME DE SÊVIGNÉ « nous eussions eu bien de la peine à la débaucher. Il y a « des styles à quoi je ne me puis accoutumer. » Lors de son retour en Provence, en ié88, parla route de la Bourgogne, qu'elle choisissait de préférence pour évi- ter, en naviguant sur la Saône depuis Châlon, un trop long voyage sur les routes de terre, la comtesse de Grignan fit un détour pour visiter, dans son château de Theizé en Lyon- nais, sa belle-sœur, la marquise de Rochebonne. Sa mère lui écrit, le 20 octobre 1688 : « Nous avons vos lettres de « Teizé : vous nous en faites une aimable peinture. On ne « croirait pas trouver tant de politesse sur le haut d'une « montagne ; la maîtresse du logis est toujours noble, jolie « et digne d'être aimée. » Mme de Grignan avait déjà fait un séjour à Theizé en juin 1677. Les seigneuries de Theizé et Oingt échurent à la famille de Châteauneuf-Rochebonne en 1577, par le testament de dame Huguette de Fougères, première femme de Pierre de Châteauneuf-Rochebonne, au profit de son mari. Une fon- taine rappelle encore, sur la place de Theizé, la mémoire de Huguette de Fougères. Son père, Claude de Fougères, tué à la bataille de Cérisolles en 1544, fit construire, vers 1531, le chœur de l'église de Theizé et celui de l'église actuelle d'Oingt, qui est l'ancienne chapelle de la forteresse. Dans cette dernière église, les traits du brave chevalier, ceux de sa femme, de son jeune fils et de plusieurs autres membres de sa famille sont reproduits gravés sur la pierre, à la base des cintres qui supportent la voûte du chœur. L'arrière-petit-fils de Pierre de Châteauneuf-Rochebonne fut Charles-François de Châteauneuf, marquis de Roche- bonne, maistre de camp du régiment de cavalerie de la Reine, commandant pour le Roi dans les provinces de Lyonnais, Forez et Beaujolais, marié à Thérèse Adhémar