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                         ARCHÉOLOGIE                        465

   De même, à la cime du même bois taillis, à une distance
de 15 mètres à peine, on remarque aussi un bloc énorme,
mesurant 2 mètres 50 centimètres dans tous les sens, qui
repose par une extrémité sur le sol et, de l'autre, sur un
autre bloc, en forme de coin, dont la disposition ne peut
guère être attribuée qu'à la main de l'homme. Car si l'on a
pu remarquer ailleurs la superposition singulière de cer-
tains blocs erratiques, on ne saurait voir là un phénomène
de la même nature. La vaste mer de glace, qui a occupé autre-
fois la vallée du Rhône, n'a point franchi, en effet, l'arête
des montagnes du Lyonnais et pénétré dans la vallée de la
Coise (4). D'ailleurs la nature de toutes ces pierres ne
diffère point de celle des autres rochers du voisinage. C'est
donc là, suivant toute apparence, un de ces demi-dolmens,
assez fréquemment observés en France, comme celui qui
subsiste toujours à l'entrée d'un faubourg de la ville de
Poitiers.

  La chambre sépulcrale du dolmen de Vaudragon étant
ouverte depuis des siècles, les fouilles que l'on pourrait
entreprendre seraientcertainement sans résultats. A ce point
de vue, la découverte de ce monument est donc d'une
importance secondaire. Mais, indépendamment de ce fait
qu'elle nous signale une station des populations qui ont
occupé le plus anciennement nos pays, elle offre encore
néanmoins un double intérêt.

  D'après M. Alexandre Bertrand, conservateur du Musée
de Saint-Germain, les dolmens, fort rares sur la rive droite



  (4) Nous devons cette observation a M. le docteur Saint-Lager,
membre de l'Académie de Lyon.