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474 SOCIETES SAVANTES des étoiles, et qui permettent de mesurer le diamètre du satellite de la Terre. Il fait observer toutefois, à cet égard, que cette mesure des pla- nètes est toujours inférieure à leur diamètre réel, à cause du prolonge- ment des rayons lumineux. Pour ces observations, les instruments de médiocre grandeur sont réellement inférieurs aux grands instruments. Mais cette infériorité est corrigée par l'emploi des écrans. Aussi ces instruments ne doivent-ils pas être abandonnés; ils sont même préfé- rables, quand il s'agit d'observer de petits détails, car non seulement ils permettent de faire des observations aussi précises qu'avec les grands instruments, mais il en est même quelques-unes qui seraient impos- sibles avec ces derniers. L'orateur cite, comme exemple, l'observation des satellites de Jupiter. L'emploi des instruments de faible ouverture ne peut donc être considéré comme inutile et sans fruit, et il reste encore beaucoup à faire avec eux. Séance du u juin iSS. — Présidence de M. Léon Roux. — M. le Président adresse quelques paroles de bienvenue à M. Gaspard André, membre titulaire, élu dans la dernière séance. — Plusieurs demandes sont déposées pour les prix Livet et Lombard de Buffières. — Le 26e volume des Mémoires de la classe des Lettres est distribué aux membres de la Compagnie. — M. Humbert Mollière présente quelques observations sur la diphtérie. Cette affection, qui a fait de grands ravages pendant ces dernières années, était à peu près inconnue dans l'anti- quité; en effet, un seul auteur ancien, Arétée de Cappadoce, en fait mention, et c'est seulement à la fin du XVIIIe siècle qu'elle a été décrite par plusieurs médecins. Après avoir paru d'abord, en France, à la suite de la guerre de sept ans, la diphtérie se propagea surtout sous le pre- mier Empire. Elle reparut de nouveau, en 1836, dans la Beauce et la Sologne, où fut envoyée une mission médicale, qui reconnut que cette affection était contagieuse et s'étendait même dans tout l'organisme. L'étude publiée alors par le docteur Trousseau obtint un grand succès. Depuis cette époque, cette maladie n'a fait que s'accroître, surtout dans les grandes villes, et il en est ainsi notamment, à Lyon, depuis dix ans. L'épidémie actuelle a éclaté d'abord à Cullins, au mois de septembre dernier ; c'est de là , qu'après s'être étendue dans quelques villages voi- sins, elle a pénétré dans notre ville. Ce qui caractérise cette maladie c'est de n'être jamais spontanée, mais toujours communiquée, non par