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                CHAZAY-D'AZERGUES EN LYONNAIS                       321

noble chevalier avait porté les fers en Palestine pour la
cause de Dieu, ce qui lui avait valu son surnom. Plusieurs
chevaliers qui eurent le même sort, prirent des chaînes dans
leurs armes pour rappeler ce glorieux épisode de leur vie.
Disons en passant qu'on appelait alors chevaliers, Miles, le
noble armé, le guerrier féodal, qui avait fait ses preuves sur
le champ de bataille et qui par ses hauts faits était digne
d'approcher les plus grands princes. Il devenait chevalier
quand il était jugé digne de porter le ceinturon et de
chausser les éperons d'or. Tout homme appartenant à la
noblesse était noble mais non chevalier. Il fallait d'abord
être page, puis écuyer scutifcr, ou damoiseau, domicellus,
mot qui peut être rigoureusement exprimé par domicilié, car
il était censé avoir gardé le manoir et n'avoir jamais paru
à l'armée. Dès qu'il devenait chevalier il avait droit d'ajouter
à son nom Dominus, que nous traduisons par seigneur ou
messire (21).
   Nous avons dit que le prieuré de Chazay possédait fiefs
et revenus (22). En 1115, un chanoine de Lyon, nommé
Etienne, appartenant à la maison de Lissieu, demande au



   (21) Hist. des comtes du Forez. Bernard. Montbrison, Bernard, 1835,
t. I", p. 250. — La Mure. Hist. des comtes du Forez. Paris, Potier, 1860,
t. I«, p. 256.
   (22) Fief. Terre concédée par un seigneur dominant à un vassal ; on
fait généralement dériver le mot fief du mot fides, foi, parce que le
vassal jurait fidélité à son seigneur. On distinguait le fief dominant
auquel on devait faire hommage et lefiefservant, qui relevait d'un autre
fief. Le fief noble avait justice, château, motte, fossés et autres signes
d'ancienne noblesse. Le fief roturier ou rural était une terre ou
métairie qui ne jouissait d'aucun de ces droits. Dict. de Chèruel, art.
Fief.