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464 ARCHÉOLOGIE mais, depuis, elle s'est répandue peu à peu dans les envi- rons, et il a suffi de la visite remarquée de quelques étran- gers, au commencement de la présente année, pour que ce monument soit devenu célèbre dans la contrée, et que, depuis trois mois seulement, plus de mille personnes aient visité une localité, bien délaissée, jusqu'à ce jour, des curieux et des touristes. Mais, en s'attachant surtout au dolmen dit la Pierre Mougy, peu de visiteurs ont pris garde que ce monument n'était peut-être pas le seul de la même nature, qui ait existé dans cette localité. Mérimée a observé, depuis long- temps déjà , que rarement les dolmens sont isolés et que le plus souvent ils sont réunis deux ou en plus grand nom- bre ( 3 ) ; ce qui ne saurait nous surprendre, car puisque les dolmens sont des monuments funéraires, il est tout naturel qu'on les trouve groupés dans le même lieu, et que leur réunion nous révèle ainsi l'existence d'un ancien cimetière préhistorique. Or, tout à côté de la Pierre Mougy, on remarque aussi une autre table de pierre, presque de même dimension, renversée sur le sol, mais reposant encore sur plusieurs autres blocs aussi couchés et paraissant lui avoir servi de supports, ce qui laisse subsister au-dessous un vide d'une certaine hauteur. C'est là , sans doute, un autre dolmen, aujourd'hui ruiné, mais auquel ne s'est attachée aucune tradition légendaire, à cause, vraisemblablement, de l'époque reculée où il a été renversé. (3) Prosper Mérimée. Noies d'un voyage dans l'ouest de la France, p. 308.