Revue du Lyonnais » série 5 - n°7 ( 1889 ) » pp.224

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   Né à Lyon, le 25 juillet 1814 et mort à la Ciotat (Bouches-du-
Rhône), le 23 juillet 1888, Bossan laisse une œuvre considérable, dont
nous aimons à retrouver la nomenclature presque complète dans la
notice biographique que M. Sainte-Marie Perrin, architecte, vient de
livrer au public.
   Mais, pour les Lyonnais, Bossan est, avant tout, l'architecte de la
basilique de Notre-Dame de Fourvière. C'est là, en effet, l'œuvre
maîtresse, qui doit consacrer sa renommée, car nous y retrouvons,
plus que partout ailleurs, l'empreinte de son génie, qui, avec les élé-
ments les plus divers, savait créer toujours des œuvres pleines d'unité
et de grandeur.
   Aussi, M. Sainte-Marie Perrin, qui, mieux que personne, a pénétré
la pensée du maître, s'est-il attaché surtout à nous faire connaître les
caractères distinctifs de ce monument, en le comparant avec une autre
de ses œuvres, la basilique de Saint-François-Régis à la Louvesc. Et à
cette occasion, il fait ressortir fort justement que quelles que soient les
différences que présentent les monuments dus à Bossan, tous se res-
semblent par l'harmonie de l'ensemble, cette qualité supérieure que le
grand architecte recherchait avant tout. Ajoutons que tous se dis-
tinguent par la noblesse du style. Dans son Å“uvre, rien de banal et
de vulgaire ; partout on retrouve l'artiste au goût sûr, aux idées
grandes et élevées. Même pour un humble village, il eût jugé indigne
de lui et de son art, de produire une œuvre médiocre. Et c'est ainsi
que l'artiste, comme le simple curieux, est surpris de retrouver, dans
quelques-unes des églises de nos campagnes, comme à Machezal
(Loire), tout un ensemble d'ornementation : autels, chaires, boiseries,
mosaïque, dont il a fourni les dessins.

   Cette dignité dans l'art, on la retrouve, d'ailleurs, dans toutes les
Å“uvres de Bossan, et non seulement dans les monuments d'architec-
ture qu'il a élevés dans la région lyonnaise, mais aussi dans ces ouvrages
d'orfèvrerie, dont il a tracé les modèles et dont un autre artiste,
M. Armand-Calliat a fait des chefs-d'Å“uvre, en s'inspirant, avec une
habileté peu commune, des idées du maître.
   Cette influence exercée autour de lui, par Bossan, sur tous les
artistes qui l'approchaient ou qui travaillaient sous sa direction,
a été grande, comme le fait observer, en terminant, M. Sainte-Marie