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                           DANS LE LYONNAIS                           133

  « que l'on fasse des voyages en Provence. » Il paraît qu'en
  1690 Mrae de Sévigné avait oublié ; le voyage de Vitré à Lyon
  ne l'effrayait plus, et à peine arrivée, elle écrivait, toute à
 la joie de revoir ses chers Grignan : « J'ai trouvé en arri-
  « vant que je n'étais pas même venue assez tôt ni d'assez
  « loin. »
    Elle avait eu avec elle pendant le voyage, comme compa-
 gnon de route, un lyonnais, l'abbé Charrier, dont le nom
 revient souvent sous sa plume dans les lettres de cette époque.
 L'abbé Guillaume Charrier appartenait à la famille noble
 de ce nom, originaire d'Auvergne, dont la branche princi-
 pale établie à Lyon, posséda des terres considérables,
 notamment le superbe château de la Roche à Jullié en
 Beaujolais, des offices et des dignités dans l'église et la
 magistrature (9). Il était fils de Gaspard Charrier de la
Rochette, prévôt des marchands en 1664 et 1665, con-
seiller du Roi, assesseur criminel à la sénéchaussée et au
siège présidial de Lyon, que l'amitié unissait déjà à la mar-
quise de Sévigné. L'abbé Guillaume Charrier mourut au
château de la Roche, le 14 septembre 1717.
   Il est souvent question dans les mémoires du cardinal de
Retz, d'un abbé Charrier, son ami et secrétaire, qui l'accom-
pagna à Rome et l'assista au conclave de 1655. Au dire de
Retz, l'abbé Charrier était mieux intentionné et plus
échauffé pour lui que lui-même. Il était abbé de Notre-Dame
de Chaage de Meaux et grand obéancier de Saint-Just, de
Lyon. En 1634, il remplissait l'office de conseiller et


   (9) Recueil des lettres de relief de MM. Charrier (cat. Coste n° 17,380).
De la Chesnaie des Bois. Art. Charrier. — De Charpin-Feugerolles, et
Morel de Voleine. Recueil de documents pour servir à l'histoire de l'an-
cien gouvernement de Lyon.